Need some hope | Halay

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Halay & Lee

L’orphelinat, c’était mon quotidien depuis mon enfance. Je connaissais chaque pièce, chaque fissure qui apparaissait sur tous les murs. Cette batisse n’avait plus aucun secret pour moi. Si elle en a un jour, bien sur. Je trainais dans l’enceinte de l’orphelinat depuis près de douze ans. Et malgré que tout soit fait pour nous terroriser, je me mets à prendre ça à la légère. Après tout, je serais surement bientôt parti d’ici. Ou même partit tout court. Sans difficulté, je me souvenais du jour où l’on m’avait apprit que j’allais mourir. Ce médecin n’avait eu aucune délicatesse. Empruntant des mots révélateur tels que tumeur, cerveau, opération mais déjà il se contredisait en m’apprenant que c’était inopérable et que je devrais vivre avec ça jusqu’à la fin de mes jours. Jours qui étaient compté. J’attendais juste le moment ou plutôt le matin où je ne me réveillerais pas. Bien sur, ce détail était passé sous silence. Personne ne devait connaître cette petite chose. J’y tenais particulièrement. Parce qu’on sait bien comment réagisse les personnes lorsqu’un secret est dévoilé. Vous êtes montré du doigts et ensuite vint – non pas la compassion – mais la pitié. C’était bien la dernière chose que je souhaitais. Ainsi ma vie s’écoulait quotidiennement sur le même rythme.

Comme tous les jours, je partais à la recherche d’un endroit emplit de calme. C’était mon seul but. Retrouver le calme pour laisser mes pensées s’évader. Sauf qu’en général, ça ne durait pas longtemps. Les jeunes avaient toujours un talent particulier pour trouver le moment propice pour rompre ces instants d’apaisement.
Le petit lac était un des lieux que j’affectionnais. Non pas pour la baignade. Les arbres donnaient un cachet particulièrement sain et paisible à ce lieu. Le repos et surtout j’imaginais facilement des pêcheurs laissant leur ligne dans l’eau, tout en piquant une petite sieste. Cette image avait toujours le don de me faire sourire. Sauf que je n’avais jamais vu ça ici. Pour ma part, je me contentais de m’adosser à une arbre et de laisser mes doigts glisser sur cette guitare. Le seul cadeau que cet orphelinat ait pu me faire après toutes ses années.

La musique était surement l’unique chose qui me rendait encore vivant. Aurais je abandonné avant si je n’avait pas fait cette rencontre avec la musique ? Je gardais toujours un calepin près de moi, y notant quelques accords ou des paroles qui traversait mon esprit. Pas que j’ai un talent de Dieu lorsqu’il s’agissait d’écrire des chansons mais parfois quelques mots pouvait suffire à éveiller mon inspiration. Ma main droite grattait les cordes alors que je fermais les yeux pour mieux m’imprégner à la fois du lieu et du moment. J’étais en phase avec moi-même, avec la douleur que représentait ma vie, avec tous les moment que je manquerais à l’avenir, et la frustration que je n’en avais plus pour très longtemps. La tristesse s’emparait de moi, ainsi que certains regrets. Je rouvris alors les yeux et ma main droite se suspendit lorsque mes yeux rencontrèrent les siens. Je déglutis difficilement puis détachais mon regard du sien.

- Les boutiques de fringues, c’est pas ce coté.

J’étais un peu sec. Beaucoup même. Le pire c’est que j’avais envie de la voir depuis le matin même. Mes propos se bousculaient lorsqu’il s’agissait d’elle. Je n’étais pas très agréable. Pourtant, personne ne pouvait me faire plus de mal que cette tumeur ne le faisait déjà. Sentant toujours son regard, je relevais les yeux vers elle, ne doutant pas qu’elle trouverait la parfaite répartie comme à son habitude. Son que mon regard était de nouveau obnubilé par elle. Elle allait envahir toutes mes pensées pendant un temps incroyable. Ce dont elle n’avait aucune idée.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Si on voulait être calme dans cet endroit, la seule solution c'était peut-être de sortir même si c'était interdit ! Il était impossible d'être seule un long moment, une personne finissait toujours par passer dans le coin où l'on s'était retirée pour être tranquille ! Aujourd'hui je n'avais pas particulièrement envie d'être seule contrairement aux autres jours... Non, j'avais même plutôt envie d'être avec mes amis, de passer du temps avec eux. J'étais de bonne humeur ! Après est-ce que ça allait durer, probablement pas ! Puisque je restais rarement plus de quelques heures de bonne humeur dans cet endroit... Qui pourrait être tout le temps de bonne humeur dans cet orphelinat ?! Personne, enfin je crois ! Bref, j'étais sortie du manoir et je marchais dans les jardins, le seul endroit où je venais souvent -trop souvent- j'avais l'impression de connaître l'emplacement de chaque chose ! Je préférais de loin, découvrir de nouveaux endroits même si ce n'était pas vraiment possible ici ! Une fois qu'on était ici depuis quelques mois, quelques semaines même, on connaissait la plupart des endroits !

Je trouvais qu'il y avait trop de monde ici alors j'avançais vers un coin que j'espérais plus tranquille : le petit lac ! Généralement, seuls quelques rares personnes y allaient à ce moment de la journée... Les gens s'y rendaient généralement pour se baigner alors comme s'était interdit, ils y allaient lorsqu'ils étaient presque sur de ne pas se faire prendre ! J'aurais préféré rencontrer n'importe qui d'autre, peu importe la personne mais pas lui... Je crois que je savais se qui allait me rendre de mauvaise humeur aujourd'hui ! Ce n'était pas que je ne l'aimais pas mais pour je ne sais quelles raisons j'aimais beaucoup le voir, même si généralement nous étions désagréables l'un envers l'autre ! Nos regards se croisèrent un instant jusqu'à se qu'il cesse de me regarder alors que moi non, je continuais de le regarder... Lorsqu'il commença à parler, je me demandais si il n'était pas préférable que je parte maintenant vu le ton avec lequel il s'adressait à moi ! Je n'en avais pas envie, c'était plus fort que moi, je voulais rester !

Pour une fois, être de bonne humeur pour moi était assez embêtant ! Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui répondre alors que je n'avais pas envie d'être désagréable avec personne?! Même pas avec lui... Pour l'instant ! Généralement, il ne fallait pas longtemps pour que je trouve de quoi l'ennuyer && de quoi être énervante aussi !

-Très amusant ! J'ai besoin de t'indiquer où on prends des cours de musique ou tu joues aussi mal juste pour ennuyer les autres ?!

J'avais essayé de parler aussi sèchement que lui mais je n'étais pas certaine que j'avais réussis ! Après tout, il avait l'air de beaucoup plus avoir l'habitude d'être désagréable que moi... Je ne disais ça que pour être méchante bien sur ! Après tout il m'avait mal parlé sans aucune raison, j'avais bien le droit de le faire aussi, non ?! Je trouvais qu'il n'avait pas besoin de cours mais c'était la seule chose qui m'était venue en tête lorsque je l'avais vu avec sa guitare ! Je le regardais puis je décidais de l'énerver encore plus en m'asseyant à quelques pas de là où lui était assit !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Les premiers instants, puis les premiers jours, cet endroit donnait la chair de poule. Ce manoir enfermait des tas de secrets et bien des ragots courraient pour connaître les pires choses qui avait pu se produire dans ce manoir. Tout finissait forcément par se savoir mais moi, ça ne m’intéressait pas. Qu’est ce que cela m’apporterait de connaitre les noirs secrets de cet orphelinat ? J’allais finir six pieds sous terre dans peu de temps et à part emmener ce secret dans ma tombe ou était l’intérêt.

Ce petit lac avait toujours pour effet de me faire réfléchir. Souvent mes réflexions n’étaient pas très gai. Elle tournait autour de ma famille, des rares personnes qui m’adressaient la paroles ou encore à cette tumeur qui me bouffait la vie. On aurait vraiment pu dire que sans ça, j’aurais une vie supportable. Car si beaucoup ne connaissait pas la souffrance causé par une telle maladie, moi je la vie en toute conscience. Et en l’espace d’une seconde, je pouvais sois être le type le plus adorable, soit le méchant et mesquin. Il savait bien que sa mère le tuerait si elle l’entendait parler ainsi à une jeune fille. Mais cette fille n’était pas n’importe laquelle. Il avait beau être désagréable avec elle, elle ne semblait pas lui en vouloir. Et le pire, c’était j’aimais sa présence. Elle possédait quelque chose de réconfortant et de familier. Il me suffisait parfois de l’observer pour m’emplir de sérénité mais en même temps, il existait cette tension entre nous. Impossible de se parler sans ressembler à deux pitbulls prêt à se bouffer. C’était juste invraisemblable.

Son regard saisissant avait souvent pour effet de m’embarrasser. Oui, moi Leeland Dewitt, j’étais embarrassée devant une fille. On aurait décidément tout vu. Et le pire, c’était que cet embarras ne me gênait pas tant que ça. Parce qu’au moment où je posais mes yeux sur elle, je réalisais qu’elle en était toute aussi troublée que moi. J’accusais le coup de sa remarque. Oh elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait, je m’en moquais. Enfin pas totalement non plus. Je gardais toujours en mémoire ses propos, même s’ils ne sont articuler que pour m’énerver. Mais aujourd’hui, même si j’étais assez sec avec elle, j’étais d’humeur supportable. Ma tumeur ne semblait pas décidé à me gâcher ma journée, quoi que, il ne fallait jamais parler trop vite. Comme à mon habitude, je tentais d’ignorer sa présence mais le fait qu’elle s’assoit à quelques pas de moi, ne fit qu’accentuer mon agacement.

- Personne ne s’ennuyait jusqu’à ce que t’arrives ! répliquais je.

J’étais seul et la seconde d’après, il avait fallut qu’elle débarque et dérange ma tranquillité. Le faisait elle exprès pour me torturer ? A croire que je n’en avais pas assez de cette foutue tumeur ! Je fermais de nouveau les yeux dans l’espoir de la voir finalement disparaitre puis mes doigts reprirent spontanément leur touché frénétique sur les cordes. J’essayais de me concentrer sur quelque chose mais le poids d’un regard m’en empêchait. Ma tête appuyé contre cet arbre, je tournais cette dernière à demi puis ouvrir les yeux, pour observer son profil.

- T’as rien de mieux à faire par une journée comme celle-ci, ou tu as choisis de détruire mes espoirs de passer une bonne journée ?

Pour une fois, j’avais abandonné mon ton sec. Mes propos n’avaient rien de méchant. Enfin peut être regrettais je qu’elle n’ait pas fait le mur et soit sortie faire du lèche vitrine en ville. Mon but n’étais pas de la mettre en colère. Je trouverais bien le moment d’y parvenir avec une toute petite remarque mesquine. J’essayais juste de comprendre pourquoi elle restait près de moi – qui ne manquait jamais de lui faire remarqué notre animosité – plutôt que de passer du bons temps avec les autres habitants du manoir qu’elle pouvait apprécier.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Des journées comme celle-ci j'aimerais en avoir plus souvent ! Être vraiment de bonne humeur, c'était rare pour moi... Dans un endroit comme celui-ci j'étais plus souvent de mauvaise voir de très mauvaise humeur ! Heureusement que j'avais des amis pour me soutenir, heureusement qu'on se remontait le moral entre nous, sinon personne ici ne réussirait à être heureux ! Comment se sentir bien dans un endroit pareil ?! Plus de famille, pas le droit de sortir... Les seuls personnes sur qui on pouvait compter, c'était vraiment ses vrais amis ! Je trouvais ça horriblement long et ennuyant de vivre ici mais je n'avais pas d'autres choix !

Bien que j'étais d'humeur à voir du monde, là, dans les jardins il y avait trop de monde pour moi... C'est d'ailleurs pour cette raison que j'allais vers le petit lac. Je savais que généralement peu de personnes y allaient à ce moment là de la journée ou alors seulement quelques rares personnes ! Peu importe, du moment que s'était moins remplie que dans les jardins, je me fichais qu'il y avait des personnes ou non... Enfin presque ! Je me serais bien passée de le voir... Lui ! Maintenant ! Si il y avait une raison pour laquelle je pourrais m'énerver aujourd'hui, je l'avais désormais trouvée ! Comme à son habitude, j'étais à peine dans son champ de vision que déjà il était désagréable en me parlant. Pourquoi me parlait-il si s'était pour me dire n'importe quoi ?! Je ne lui avais rien demandé moi... Bon d'accord, le fait qu'il me parle -même méchamment- ne me dérangeait pas, au contraire ! Essayant de prendre un ton aussi sec que le sien, je lui répondis... J'espérais que ma remarque sur sa musique, l'énerverait... Au moins un peu ! Je savais que si je ne disais rien, il ne resterait pas longtemps ici ou alors se serait moi qui retournerait ailleurs... Mais je ne voulais pas... Oh ça non ! J'avais envie de lui parler même si c'était méchant, idiot ou si c'était juste pour l'agacer. Comme si j'avais besoin de l'énerver plus, je m'installais à quelques pas de là où il était assit ! Sans cesser de le regarder, je l'écoutais me répondre ! Je décidais de ne rien répondre à sa première phrase... Il n'avait pas tord ! Vu qu'il était seul personne ne risquait de s'ennuyer si ce n'est lui !

Lorsqu'il recommença à jouer quelques notes sur sa guitare je ne pu m'empêcher de penser que ma précédente remarque était stupide puisqu'il savait jouer, il n'y avait aucun doute là-dessus ! Il tourna, après quelques secondes, sa tête vers moi me demandant si je n'avais rien de mieux à faire ou alors si j'avais décidé de détruire ses espoirs de passer une bonne journée ! Tient, depuis quand il me parlait sans être désagréable ?! J'étais de si mauvaise compagnie ?! Avec lui peut-être ! Puis j'étais bien où j'étais... Pas seulement parce que j'avais la chance de pouvoir l'énerver mais simplement parce que j'avais la chance de rester ici, avec lui ! Plutôt bizarre non ?! J'adorais le mettre en colère et pourtant je voulais rester près de lui chaque fois que je le voyais !

-Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?! Il n'y a rien à faire ici... Puis si j'ai envie de rester ici, je reste.. L'endroit ne t'appartient pas && j'ai tout autant le droit d'y être que toi donc si tu penses que je vais détruire ta bonne journée, personne ne t'empêche de partir !

Répondis-je simplement, sans être méchante, ni gentille, gardant une voix normale ! Je n'allais pas essayer d'être méchante avec lui lorsqu'il ne l'était pas avec moi ! En réalité quelqu'un l'empêcherait de partir, moi je l'empêcherais de partir en lançant une remarque stupide ou je ne sais quoi afin qu'il reste... Je n'avais pas envie qu'il me laisse là alors que je pouvais lui parler...

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Si l’on m’aurait demander de citer la plus casse pied que je connaisse, son nom aurait immédiatement franchit mes lèvres. Et si on m’avait demander qui m’intriguait le plus, c’était également son prénom que j’aurais formulé. Cette fille pouvait s’avéré aussi insupportable qu’impertinente. Entre elle et moi, je ne savais de quoi on pouvait se qualifier. Ce qui était certain toutefois, c’était qu’elle était de nature exaspérante.

Aussi étrange soit il, j’avais compté passer une bonne journée à me prélasser sous cet arbre. Or la notion de farniente, disparu bien vite lorsqu’elle m’obligea à supporter sa présence. La détestais je ? Non. Elle ne m’avait rien fait de terrible, si ça n’était de répondre avec répartie à mes propres piques. Et le pire, c’était qu’elle revenait à la charge. Avait elle toute sa tête ? Cette remarque me fit sourire intérieurement. Venant du ‘type à la tumeur’, c’était plutôt drôle, même si ça ne ferait rire que moi. Enfin ça, personne ne le saurait, ça resterait bien au chaud dans ma tête. J’étais toujours dans mes pensées, lorsque je posais un regard beaucoup plus doux sur elle. Le calme m’envahissait soudain. Allez comprendre comment je pouvais passer de la crise de nerfs au calme en un claquement doigt. Ce changement d’humeur me rendait littéralement fou. Pourtant lorsque je m’adressais de nouveau à elle, mon exaspération s’était évanouit. Pourquoi s’attardait elle à mes cotés, alors qu’elle avait surement mieux à faire. Etrangement, je ne voulais pas la faire fuir. Ni même la voir partir. Sa présence me tourmentait de plusieurs façon. Elle semblait si facile à vivre et parfois dans ses yeux je me surprenais à imaginer qu’elle me comprenait. Un délire ? A n’en pas douter ! Pourquoi une fille comme elle, s’accrocherait à moi ? D’ailleurs, elle ne devait pas. Je n’avais pas envie que quelqu’un m’apprécie et m’oblige à me battre contre cette tumeur. Car au final, tout le monde serait perdant. Je finirais par en crever et elle souffrirais de mon départ. Je ne pouvais pas laisser une certaine amitié me lié à Halay. Tout serait tellement plus simple, si personne ne m’approchais. Mais en même temps, cette brune m’intriguait plus que je ne l’avais jamais été. Pourquoi avais je envie de la garder près de moi ? Je me souvins alors de ses propos. Et j’eus presque envie d’esquisser un sourire cynique. Toutefois je me contentais de garder mon regard vissé sur elle.

- J’étais là en premier, répliquais je instinctivement.

Pourquoi je m’en tenais à des gamineries de ce genre ? J’avais plus de plomb dans la tête que ça ! Secouant machinalement la tête, mes doigts poursuivirent leur balai sur la guitare, sans que je la quitte des yeux.

- Donc ça ne te dérange pas de m’entendre jouer aussi mal. J’en apprends tous les jours avec toi… laissais je alors en suspens, prenant garde à la réaction de cette petite brune pétillante.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Avec toutes les personnes qu'il y avait ici, il fallait que je tombe sur lui dans un endroit où il n'y a personne en général ! D'un côté ça ne me dérangeait pas, pas du tout même ! Lorsque l'un était dans le champ de vision de l'autre, la seule chose dont on était capable c'était de s'envoyer à tour de rôle des piques... Pourtant on ne pouvait pas dire que je le détestais, au contraire ! C'est vrai que généralement on ne se comporte pas comme ça avec ses «amis» ou avec les gens qu'on apprécie mais nous si ! Ou alors il me détestait vraiment ?! Je n'étais pas dans sa tête, je n'en savais rien mais une chose était sur : Moi je ne le détestais pas... Loin de là même !

Même si sa première remarque avait été dites sur un ton plutôt sec, lorsqu'il reprit la parole il me parla différemment ! Il donnait l'impression d'être plus... calme ! C'était étonnant à quel point il changeait facilement d'humeur... Et après c'est à moi qu'on disait que je changeais vite et facilement d'humeur ! J'avais trouvé mieux && plus fort que moi là ! Puis pourquoi il était si discret, si mystérieux ?! J'aimerais tellement le connaître, vraiment le connaître... Le connaitre plus que quiconque ici ! Bref, je ne cessais pas de le regarder mais pour je ne sais quelle raison, quand son regard s'attardait sur moi, je me sentais plutôt gênée ! Est-ce que j'avais quelque chose de mieux à faire ?!! Non, rester là était bien mieux que de faire n'importe quoi d'autres ! Je n'avais envie que d'une seule chose : rester près de lui, ici, même si ça ne lui plaisait pas forcément ! Il trouvait que j'allais gâcher sa journée... Je n'étais pas aussi énervante et ennuyante quand même, si ?!

Sa réplique n'était-elle pas légèrement enfantine ?! Le «j'étais là en premier» était souvent utilisé par des enfants non ?! Ça ressemblait plus à un comportement de petit... Se qui d'ailleurs me fit sourire légèrement ! Je me demandais pourquoi on en arriver à de pareils comportements lorsqu'on était ensemble, dans un même endroit... S'était amusant, oui ! J'arrivais souvent à l'agacer et moi je trouvais ça drôle alors qu'habituellement j'essayais toujours d'être sympa avec les gens... sauf avec lui !

-Et alors ?! L'endroit est bien assez grand pour nous deux non ?!

Répliquais-je à mon tour en le regardant, amusée par je ne sais quoi, au moins je n'étais pas énervée ! Non j'étais toujours de bonne humeur même ! En même temps n'était-il pas logique que nous puissions être là tout les deux ?! L'entendre jouer ne me dérangeait pas du tout, au contraire, enfin je lui avais dit qu'il jouait mal juste pour être méchante autrement j'adorais l'écouter jouer !

-Disons simplement que tu joue suffisamment bien pour que ça reste supportable à entendre !

Sans m'en rendre compte j'avais dis ça d'une voix douce && gentille se que je n'avais pas voulu... Mes pensées avaient prit le dessus sur mes paroles ! C'était très embêtant d'être incapable de contrôler le son de sa voix à certains moments... Je tournais ma tête vers le lac, cessant de le regarder, me sentant mal à l'aise tout d'un coup ! Je venais d'être trop gentille avec lui, d'après moi ! Mais ça n'aurait pas dû me gêner et pourtant si ! Qu'est-ce que je pouvais être stupide par moment...

-Ou alors je reste juste pour t'énerver en te faisant des remarques tout le reste de la journée !

Ajoutais-je d'une vois bien plus normal qu'avant... J'avais simplement dit ça pour me rattraper !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Pourquoi la vie était elle si injuste ? Avec des si on refait le monde. Combien de fois avait-on pu me le répéter ? Je n’avais réclamer aucune présence et encore moins la sienne. Car au fil du temps, même si je m’avérais spécialement froid avec elle, je ne lui reprochais rien. Si ça n’était le tumulte qu’elle provoquait en moi. Un mélange de confusion, de colère, de frustration, de tentation, de mystère et d’envie. Comment en étais-je à éprouver ses sentiments envers elle, alors que notre relation se poursuivait à nous adresser des remarques sarcastique, vois cynique. Ma mauvaise humeur venait elle de là ?

Dès qu’elle entrait dans mon paysage, beaucoup de choses s’effaçaient. Comme si un nouveau souffle me permettait de respirer. Et pourtant, ça ne pouvait se produire. Dans quelques mois tout au plus, j’en aurais fini de cette misérable existence. Alors, je me devais de tenir mes résolutions. Qu’elle ne s’attache pas à moi. Mais n’était ce pas déjà trop tard . Plus je sondais ses yeux, plus la réponse me bousculait avec évidence. Quoi que j’ai pu faire, je tenais moi aussi à elle, de la plus étrange façon qui soit.

*pas si sur…* songeais je intérieurement. Je détournais les yeux pour les poser sur le lac. Si un jour, on m’avait prédit que cette petit brune mettrait ma vie sans dessus dessous, je me serais enfermé dans un bunker avec assez de provision jusqu’à ma mort.

« - certainement… » répondis je, contrairement à tout ce qui m’envahissais.

Je me devais de l’avouer, cette pensée produisait un choc émotionnel en moi. Quelque chose qui m’était inconnu mais suffisamment puissant pour m’obliger à me pencher sur mes émotions. Mes doigts grattaient toujours les cordes dans une lente mélodie et je me surpris même à vouloir lui sourire. Moi, sourire ? ça ne m’était pas arriver depuis… à vrai dire, je n’en ai pas vraiment le souvenir.

Je me devais reconnaitre que sa répartie venait me toucher. Finalement, même si je n’étais pas un musicien exemplaire, ma musique était supportable. Cette remarque m’emplit d’une certaine joie. Dans le fond, je n’étais pas un blaireau, ni même un looser. Bien sur, je ne possédais que peu de chose. Surement comme elle, à vrai dire. Lorsqu’on grandissait dans un endroit tel que celui-ci, on n’amassait pas vraiment beaucoup de joies ou même choses matérielles. Nous n’étions que des âmes errantes entre des murs de pierres. Sauf que ça, personne ne semblait apte à venir nous enlever à notre souffrance. Sauf peut être elle, me souffla une voix dans ma tête. En l’écoutant me répondre, je notais comme une faiblesse dans sa voix et je m’en voulus d’être si souvent, si rude envers elle. Comme tout le monde, elle avait des émotions et pouvait souffrir. Je déglutis difficilement, en l’observant avec une attention accrue. Mais bien vite, elle détourna ses yeux pour le lac comme je l’avais fait plus tôt. J’entendis toutefois sa phrase mourir sur ses lèvres.

« - Tu ne me déranges pas, Halay. Jamais. »

Mes mots franchissant mes lèvres, je me maudissais de tant de douceur et de tendresse envers quelqu’un. Ça me ressemblait si peu. Je n’étais pas ce garçon gentil. Enfin, je me rappelais de ma mère qui m’appelait ‘son adorable petit garçon’ mais ça n’avait rien à voir. Avec le temps, j’avais grandit et je ne me trouvais rien d’adorable. J’étais mal dans ma peau et manquait d’assurance. Pourtant le trouve qui avait traversé les yeux d’Halay, m’avait donné la soudaine envie de la serrer contre moi. Mais qu’est ce qui m’arrivait bon sang !

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Bon maintenant que j'étais ici, avec lui, autant rester non ?! De toute façon même si il m'aurait demandé de partir ou si il serait de lui même parti, je l'aurais suivit ! Embêtante moi ?! Juste un peu lorsque j'en ai envie && spécialement avec lui aussi ! Je ne savais pas trop pourquoi d'ailleurs... Peut-être que si je le comprenais mieux, si je ne le trouvais pas si différent, si il n'était pas si discret sur lui, si mystérieux et j'en passe... Alors peut-être le laisserais-je tranquille ! Et encore rien n'était sur... J'aimais bien trop sa présence pour m'en passer lorsque j'en avais l'occasion !

Je n'aimais pas qu'il me regarde, je savais qu'on pouvait facilement déchiffrer se que je ressentais en me regardant dans les yeux... En revanche, moi j'aurais aimé être capable de savoir se qu'il pensait, se qu'il ressentait, pourquoi il était comme ça... Pourquoi aussi lorsqu'on se voyait s'était bizarre entre nous ?! Pourquoi on était comme "obligé" d'être méchant l'un envers l'autre alors qu'on aimait que l'un soit prés de l'autre ! Du moins s'était l'impression qu'il me donnait parfois... Ou alors je m'imaginais se que je voulais voir ! Peut-être que j'essayais toujours de l'énerver pour ne pas montrer comment j'étais vraiment ?! Bref, lorsque je disais qu'il y avait assez de place pour nous deux ici, il me répondit simplement que "certainement" ! Ah tient, il s'était calmé plus rapidement que d'habitude...

Je l'écoutais jouer de sa guitare... Contrairement à se que j'avais pu dire sur sa façon de jouer, je pensais le contraire ! Puis sans m'en rendre compte, j'étais en quelque sorte en train de lui dire se que je pensais de sa façon de jouer... Ma voix était trop douce, trop calme à mon goût ! Je ne devais pas être méchante ou désagréable lorsqu'il ne l'était pas mais je ne devais pas non plus devenir gentille... Je ne voulais pas, non je ne pouvais pas être gentille avec lui... A cause de lui -ou grâce à lui- je ressentais tout un tas de choses différentes, mes sentiments étaient confus... Ça m'énervait qu'il soit capable de me faire penser tout ça ! Je le détestais parce qu'il réussissait à me faire ressentir quelque chose de fort pour lui même si je me le cachais ! J'étais incapable de comprendre mes sentiments. J'avais l'impression que les gens qui me connaissaient vraiment me comprenaient mieux que je ne me comprenais moi même.. Pour éviter son regard, je mis le mien vers le lac essayant d'oublier qu'il m'observait ! Mais sa phrase me fit retourner mon visage aussitôt vers lui... Dans sa voix on avait pu entendre de la...douceur, de la tendresse ?! C'est clair, je devenais folle ! N'empêche qu'il venait de dire que je ne le dérangeais jamais... Je l'observais && pendant une longue, très longue minute je restais silencieuse. J'avais l'air d'une idiote !

-Je t'assure que ça ne va pas tarder... Bientôt tu ne voudras qu'une chose, que je parte parce que justement je te dérangerais !

C'était la seule chose que j'avais réussis à dire... Je ne pouvais pas rester sérieuse, je ne voulais pas rester sérieuse avec se qu'il m'avait dit, je ne voulais pas non plus lui parler comme il y a quelques instants. J'avais dit tous ça en montrant que j'étais persuadée d'avoir raison ! Et j'avais surement raison, les gens pouvaient vite en avoir marre de moi si j'avais décidée d'être ennuyante... Bien que lui avait l'air de se foutre totalement lorsque j'étais chiante ! J'aurais pu me taire et ne rien dire mais si je ne parlais pas je pensais avoir l'air très idiote en le regardant ainsi ! A nouveau je tournais ma tête, qu'est-ce qu'il pouvait m'énerver ! Enfin c'était moi qui m'énervait toute seule d'être incapable de ne pas montrer se que je ressens ! Quelle idée j'avais eut en venant m'assoir ici !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Si j’avais eu du bon sens, j’aurais prit mon barda et prit la poudre d’escampette. Car ce qu’elle m’inspirait me troublait. D’autant plus, qu’il n’était jamais simple de mettre des mots sur les émotions qui vous envahissais. Mais lorsque vous compreniez la tournure que prennent les choses, vous n’avez qu’une envie disparaitre. Et à cet instant, je voulais disparaitre. Non pas dans le sens où je lui souhaites de la souffrance. Ça serait atroce pour moi de vouloir lui affliger ça. Ce que je voulais, c’était lui offrir une réelle existence et le mieux serait toujours loin de moi.

J’avais beau me répéter que je devais être prudent. Par là, je voulais dire que je ne devais m’attacher à personne. Encore moins à elle. En partie parce qu’elle m’intrigue et qu’elle est sans doute l’unique personne avec qui je parle et qui apprécie nos conversations. Je pouvais toujours me tromper. Quoi qu’il en soit, je la sentais tout aussi nerveuse que moi. Comme si elle se débattait contre des démons invisible. Elle avait beau faire comme si de rien était, cette lueur dans ses yeux m’avertissait du contraire.

J’essayais de rester fidèle à moi-même. Bien que je la sentais ne pas apprécier mon regard, je ne m’arrêtais pas, comme si je venais de me défier de découvrir ce qu’elle souhaitait dissimuler. La musique comblait les blancs entre nous. Si elle n’appréciait pas, elle serait surement partie depuis un bon moment. Sauf qu’elle était toujours là et nous partagions quelques regards agrémentés d’un bout de conversation.

Je baissais ma garde ou plutôt je laissais mes émotions me submerger. Elle était près de moi et je venais du lui dire qu’elle ne me dérangeait jamais. Enfin ça n’était pas le pire. Ma voix n’avait été qu’un murmure. Comme lors de confidences. Or, je n’étais pas du genre à me confier. J’étais celui à qui on ne tirait pas les vers du nez. Je piquais une crise et tout le monde me fuyait. Sauf qu’à cet instant, j’étais calme et qu’avec mes émotions, je ne réagissais plus normalement. Comme si elle m’insufflais une dose d’espoir. Que je pourrais avoir une vie normale. Mais où est la normalité lorsqu’on est en phase terminale d’une maladie ? Mon regard glissant sur elle, je penchais la tête sur le coté lorsqu’elle me confia que je finirais forcément par le plus vouloir de sa présence.
*Tu ne me connais pas Halay… vraiment pas* pensais je. Une fois de plus, ma colère était dissipé. J’avais de l’affection pour elle. Etrange lorsqu’on nous regarde nous envoyer des piques à longueur de temps. Et pourtant, je me sentais proche d’elle. Peut être parce que je connaissais la douleur de perdre sa famille. Mais en fait, je n’en savais rien. J’aimais ça, toutefois. Etre proche d’elle, ça voulait dire que malgré la bizarrerie de ce qui nous liait, j’avais une petite place dans sa vie. Et c’était simplement ça qui me plaisait. Même si je m’exhortais à me convaincre qu’elle ne devait pas s’attacher à moi.

« - Et qu’est ce qui te fait penser ça ? parce que je peux être gentil à cette secondes et un véritable démon dans la minute qui suit ? Tu ne me connais pas vraiment… mais moi, je sais une chose. Tu seras toujours une fille bien mieux que je ne serais un type bien… »

Lorsque mes mots franchirent mes lèvres, j’étais toujours aussi calme et je la voyais comme une jeune fille frêle qui avait besoin d’une épaule, d’un ami à qui parler. Mais je me faisais surement des idées. Elle avait bien d’autres amis dans son entourage qui endosserait ce rôle. Moi je n’étais que ‘le type bizarre à la guitare’. Et sans même le réaliser, je me surpris à lui adresser un lent petit sourire. Ça faisait des années que je n’avais pas sourit. Et ça, pratiquement tout le monde l’avait remarqué au fil du temps.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

J'aurais pu aller ailleurs lorsque j'avais vu qu'il se trouvait là mais non ! J'avais envie de rester avec lui que ça lui plaise ou non alors je m'étais assise pas très loin de là où il était lui ! Comme souvent nous commençâmes à nous parler désagréablement mais pour une fois on se calma bien vite... Bien plus vite que d'habitude en tout cas ! C'était vraiment surprenant les changements d'humeurs qu'on pouvait remarquer chez lui ! J'avais réellement du mal à le comprendre... Est-ce que quelqu'un ici réussissait à le comprendre ?! Il pouvait être tout à fait calme, sympa, gentil et une seconde plus tard il vous envoyait balader, était désagréable ! Même si avec moi il commençait souvent par être désagréable avant de se calmer !

Aurais-je l'air stupide si je lui demandais d'arrêter de me regarder ?! Je savais très bien que lorsqu'il me regardait j'avais du mal à ne pas le regarder aussi... Mais je savais aussi que je ne voulais pas qu'il réussisse à savoir se que je pensais en lisant dans mes yeux, pas avant que moi-même je ne sache se que je ressens ! Souvent je détournais mon regard vers le lac, l'écoutant jouer de sa guitare, tournant mon visage vers lui que lorsqu'il parlait ! Surtout quand il me parlait d'une manière si... Différente de d'habitude ! Venait-il vraiment de me dire que je ne le dérangeais jamais ?! Venait-il vraiment de me le dire plus que gentiment ?! Soit c'était le cas, soit je devenais complètement folle... A mon tour je lui répondis qu'il ne penserait pas ça bien longtemps et que bientôt la seule chose qu'il voudra se sera que je parte et que je le laisse tranquille !

-Oui... Parfois tu changes si vite que je n'y comprends rien ! Non je ne te connais pas mais je ne demande qu'à apprendre à te connaître !

Répondis-je de la même voix douce que tout à l'heure mais cette fois sans chercher à contrôler ma voix ! Peu importe qu'elle montre que je l'aimais bien ou non... C'était vrai je cherchais à le connaître vraiment mais il se renfermait toujours sur lui. Je ne pouvais pas lui en vouloir je n'aimais pas non plus parler de moi aux autres mais je m'en voulais de ne pas être capable de lui faire dire pourquoi il était ainsi ! Puis même si je n'avais rien dit à ce sujet, je trouvais que s'était quelqu'un de bien, bien plus que moi malgré se qu'il disait ! Je rêvais ou il était bel et bien en train de sourire ?! Depuis que je le connaissais, la dernière fois que je l'avais vu sourire c'était... est-ce que je l'avais déjà vu sourire ?! Peut-être souriait-il aux autres mais moi j'étais trop désagréable avec lui pour qu'il ne veuille m'adresser un simple sourire ?! D'ailleurs je ne pus m'empêcher de répondre à son sourire en souriant à mon tour ! C'était étrange comme le simple fait de le voir sourire me rendait heureuse...

-Je crois que c'est la première fois que je te vois sourire...

Dis-je tendrement sans m'en rendre compte ! Encore une fois j'avais dis se que je pensais à voix haute ! Ha qu'est-ce que j'étais idiote parfois -ou tout le temps même ! Même si j'avais envie de le lâcher du regard, je continuais à le regarder en souriant -maintenant qu'il avait commencé à sourire même qu'un peu, autant que moi aussi je souris n'est-ce pas ?!

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Pourquoi m’inspirait elle confiance et trouble à la fois ? Mes réactions en sa présence devenaient irrationnelle. Et dire que j’en étais conscient. N’étais ce pas le début de la folie ? Après tout, je ne risquais vraiment plus grand-chose au stade où j’étais. Que pouvait il m’arriver de pire ? L’apprécier ? ça n’était pas à exclure.

Plus je l’observais, plus certaines questions venaient s’entrechoquer dans mon esprit. Pourquoi restait elle près de moi ? Je n’avais de cesse de la rembarrer même si généralement au fil de minutes je m’adoucissais. Les tourments intérieurs étaient ce que j’imaginais de pire. Toujours là, pour me mettre à rude épreuve. Et elle me tourmentait. Par son propre mystère. Quand j’y pensais, pourquoi n’avait elle pas rejoint ses ami et restait-elle avec moi ? N’étais je pas celui qui suscitait le plus d’animosité envers les autres, qui m’arrangeait pour m’exclure. Ainsi, que pouvait elle trouver de bon à notre relation. Elle n’avait strictement aucune raison de vouloir rester près de moi. Et, toi pourquoi restes-tu près d’elle me souffla une voix dans mon subconscient ? Parce que sans vouloir le reconnaitre, tu aimes votre relation. Tout simplement parce qu’elle est mystérieuse et unique. Cette constatation m’agaçait.

De plus, mon ton se révélait plus doux, emplit d’une certaine tendresse. Ce qu’elle remarqua visiblement. C’était une terrible erreur. J’étais en train de baisser ma garde et Dieu seul savait où ça aller me mener. A l’échafaud ou au fond du puits ?

« - On est tous sujets à des sautes d’humeurs. » me défendis je sans conviction. Car la vérité était autre. Et comme tous les occupants du manoir, ils apprendraient la vérité bien assez tôt. Si bien sur la vérité éclatait. Mais sa remarque me fit réfléchir. Elle voulait en savoir plus sur moi. Instinctivement, mon regard s’ancrant une seconde dans le sien avant de dériver sur le lac. Je n’aimais pas cette idée. C’était une très mauvaise idée en fait. Elle finirait par souffrir et j’en serais le seul coupable. « Ton idée est loin d’être raisonnable. Me connaitre te ferait plus de mal que de bien… crois moi. »

Si je l’avais voulu, j’aurais pu être méchant. Littéralement. L’idée qu’elle veuille me connaitre m’emplissait de joie. Car elle s’intéressait à moi pour ce que je suis. Elle voulait découvrir mes secrets et après qu’en serait il ? ça n’augurait rien de bon.

Si au fil de la conversation mon ton s’était modifié, le sien avait suivit le même mode. J’avais beau vouloir la tenir à l’écart de moi, mon cœur et ma tête suivaient deux chemin diamétralement opposés. Je ne pouvais pas me permettre de l’inclure dans ma vie et pourtant, j’aurais aimé avoir quelqu’un proche de moi, qui se soucierait de mon sort. Et pourquoi pas qui m’écouterait. Sauf que ça ne devait pas être elle. Elle était trop tout. Mignonne, agaçante, futée, perspicace, spontanée, elle risquait bien trop facilement de mettre des mots sur ce qui n’allait pas chez moi. Et il y avait cette tension qui régnait, un mélange d’attirance, de tentation et d’admiration. Mais ce fut sa remarque qui me déconcerta. Elle avait vu et répondu à mon sourire. J’arrivais à peine à le croire. Dans quel pétrin j’étais entrain de m’enfoncer ? Je me pinçais les lèvres. Qu’étais censé lui répondre ? Elle avait raison sur toute la ligne. Je ne souriais jamais ! Alors qu’est ce qu’il m’arrivais, Bon Dieu ?!

« - Peut être parce que je n’avais de bonnes raisons de le faire… » fis je dans un murmure en lui retournant ce demi sourire.

Sauf qu’elle était là et qu’elle me rendait vivant. Etrangement, je commençais à croire que parfois les mots avec une personne n’était pas forcément obligé. Et en l’occurrence, elle apaisait une partie de mon âme. Je perdais la tête à coup sur ? Halay avait elle une emprise sur moi ? Non, c’était impossible. Et pourtant depuis cinq minutes, on arrivait à se parler… avec gentillesse. Etrange non.

« - Tu as surtout un sourire que je ne pourrais oublier… » pensais je à voix haute. Oops, je venais de commettre une bourde. Ce genre de pensées étaient censé rester personnelle. Elle ne devait pas savoir. Sauf que ça n’était plus le cas maintenant que je croisais ses yeux. Je déglutis difficilement, redoutant un peu sa réaction.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Je ne me serais pas doutée que nous parlerions normalement si vite ! D'habitude il fallait quelques remarques désagréables avant que nous puissions parler sans être secs et méchants l'un envers l'autre... Sauf que là, je trouvais que nous étions bien trop gentils l'un avec l'autre. On se parlait d'une manière très différente de d'habitude, vraiment différente ! Il ne m'avait jamais parlé -tout comme moi- d'une manière si douce... J'avais l'impression qu'on se parlait comme si on se confiait l'un à l'autre... Je devais avouer que je trouvais ça étrange ! J'aurais aimé -pour une fois- qu'il retrouve son ton sec de d'habitude, c'était trop bizarre pour moi de me sentir si proche de lui rien qu'en parlant mais en même temps je le préférais comme ça... Sauf que je n'étais pas stupide et je savais qu'à tout moment il pouvait redevenir celui que j'avais l'habitude de voir, celui avec qui j'avais l'habitude de parler ! Il pouvait être n'importe qui à n'importe quel moment de notre conversation puisqu'il changeait rapidement de caractère et c'était imprévisible... Souvent il n'y avait aucunes raisons pour qu'il se calme ou au contraire s'énerve et pourtant s'est se qu'il faisait ! Je ne le comprenais pas toujours, si ce n'est pour dire jamais en faîtes ! Je me demandais si quelqu'un ici le connaissait vraiment... Comment quelqu'un pourrait le connaître alors qu'il faisait toujours en sortes d'être loin des autres, de ne pas leur parler... En tout cas s'était l'impression qu'il me donnait ! Il était rare que je le voie avec d'autres personnes... Bon d'accord je n'étais pas avec lui tout le temps, je ne pouvais donc pas savoir se qu'il faisait lorsqu'il n'était pas dans un même endroit que moi mais bon ! Enfin pour être franche, dès qu'il était dans une même pièce ou un même endroit que moi j'aimais l'observer sans pour autant aller lui parler puisque je savais que ça commencerait forcément par une «dispute» !

Quand je lui avais dis que parfois il changeait tellement vite que je n'y comprenais rien, il me répondit que tout le monde était sujets à des sautes d'humeurs ! Me prenait-il vraiment pour plus idiote que je ne l'étais ?! D'accord tout le monde pouvait changer de caractère rapidement, j'en étais consciente puisque c'était mon cas, mais lui ça ne pouvait pas être simplement des sautes d'humeurs ! Impossible ! C'était trop différent ! Il pouvait être sympathique comme tout et une seconde plus tard il vous envoyait balader... Puis comme il me l'avait dit, je ne le connaissais pas, c'était vrai ! Mais je ne demandais qu'à apprendre à le connaître moi... Si il n'était pas si distant avec les autres, avec moi, je pourrais peut-être le connaître même si lui n'était apparemment pas du même avis ! Bref, j'évitais de le regarder un maximum. Je ne voulais pas qu'il croise mon regard mais lorsqu'il s'y attardait j'étais incapable de tourner la tête pour cesser de le regarder !

-Tu crois que je suis idiote ?! Je suis certaine qu'il y a autre chose qui justifie tes changements d'humeurs sauf que je ne sais pas quoi ! Lui répondis-je simplement ! Je n'étais pas méchante en disant ça mais ma voix était moins douce qu'avant ! Je voulais qu'il comprenne que je n'étais pas idiote au point de croire à ses soi-disant sautes d'humeurs comme tout le monde... Enfin, en m'adoucissant de nouveau, je poursuivis :-Et en quoi apprendre à te connaître me ferait du mal ?!

C'est vrai en quoi le connaître me ferait-il du mal ?! Après tout j'avais envie de le connaître peu importe se qu'il y avait à apprendre sur lui ou je ne sais quoi.. Il devait y avoir une réponse logique pour qu'il ne veuille pas qu'on le connaisse sauf que je ne la connaissais pas ! Lorsqu'il se mit à sourire, j'étais à la fois surprise et heureuse ! Surprise parce que d'après mes souvenirs s'était bien la première fois que je le voyais sourire et pourtant j'aurais aimé le voir sourire plus souvent puisque pour une raison que j'ignorais le voir sourire me rendait heureuse et me donnait à moi aussi l'envie de lui sourire ! Comme j'en avais envie je répondis à son sourire, ajoutant même que c'était la première fois que je le voyais sourire -remarque qui était pour le moins stupide mais il fallait que je lui fasse remarquer ! N'empêche qu'une chose était certaine, j'avais beau répondre à son sourire, le sien resterait pour le moins le plus beau que je n'aurais jamais vu ! Je devenais folle maintenant s'était sur et certain !

-Ça voudrait dire que maintenant tu as trouvé une raison pour sourire !

Demandais-je, en utilisant la même voix que tout à l'heure, la plus douce possible malgré moi ! Enfin pourquoi me souriait-il à moi alors qu'il y avait un tas d'autres personnes à qui il pouvait sourire non ?! Bien qu'il me sourit à moi était loin de me déranger au contraire ! Mais pour qu'elle raison il me souriait maintenant ?! Bon d'accord les questions stupides c'est finit, sinon j'en ai encore un tas dont je suis certaine la réponse se trouve quelques part au fond de moi sauf que j'étais incapable de la comprendre cette réponse ! Son autre remarque me fit bizarre à entendre, je détournais la tête gênée en rougissant ! J'avais l'habitude de rougir pour n'importe quoi mais pas avec lui ! Venait-il d'insinuer qu'il aimait mon sourire ?! J'avais envie de m'énerver et de rejouer la fille désagréable pour ne pas montrer à quel point sa remarque m'avait fait quelque chose, à quel point elle pouvait me faire plaisir, je voulais lui cacher mais il avait déjà surement lu sur mon visage se que ça m'avait fait... Une longue minute passa, j'attendais de retrouver des couleurs plus normales avant de tourner à nouveau mon visage vers lui, hésitant toujours sur ma manière de réagir !

-Ah tient je te l'avais dit ! Tu change trop souvent d'humeur ! Maintenant tu veux être drôle en me disant n'importe quoi...

Répondis-je alors en essayant de paraitre désagréable, en essayant de lui montrer que si il essayait de se foutre de moi je n'allais pas le laisser faire -je n'aimais pas qu'il réussisse à me faire rougir alors je réagissais n'importe comment -sauf qu'en réalité ma voix n'avait été qu'une suite de mots prononcée à voix basse...

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Mes changements d’attitude étaient un vrai calvaire et une fois de plus, je remarquai que j’avais exceller en la matière. Mon calme semblait presque la déranger. Même si je n’avais pas penser que ça serait un jour le cas. Notre relation avait toujours naviguée entre deux eaux et je m’étais résolu à la tenir le plus éloignée de moi. Surtout pour elle-même. Enfin… vu qu’elle ne se doutait de rien, je devais continuer à me barricader et mettre de la distance. Redevenir le méchant serait surement le bon moment. Parallèlement, j’en avais pas envie. Elle était là, me regardait et semblait juste… détendue. Pas stressée, ni même angoissée de se retrouver avec le grand solitaire du manoir.

J’avais beau rester dans mon coin, mon regard se dirigeait régulièrement vers elle. Comme si une chose invisible m’attirait chez elle. Je ne savais pas quoi. Je me retrouvais tiraillé entre l’envie de mieux la connaitre, tout en sachant que ça serait une bien mauvaise idée. Je me connaissais. Et reproduire l’erreur que j’avais déjà faite avec Mac’ m’était intolérable. Pas question qu’une autre fille souffre par ma négligence. Je ne pouvais en faire rien d’autre qu’une connaissance. De plus, je ne savais rien d’elle. Si ce n’était qu’elle trainait souvent dans les jardins. En même temps, il n’y avait pas grand-chose à faire ici. En l’étudiant, je n’eus aucun mal à discerner que cette soudaine bonne entente la dérangeait presque.

Notre conversation prenait un tour étrange. Il ne manquait plus que ça ! qu’elle cherche à élucider les mystères de mon attitude. C’était bien la dernière chose dont j’avais besoin. Elle, comme tous les autres n’avaient aucune idée de combien cette situation m’était pesante. Eviter les questions, éluder avec nonchalance ou humour. Ça devenait de plus en plus dur de cacher ma véritable nature. Toutefois, je ne voulais pas la voir partir. Ainsi ses propos ne m’étonnèrent guère. Avais je laissé entendre qu’elle était idiote. Un temps auparavant, elle évitait mon regard, mais à cet instant, je le vis plus déterminé que jamais. Je sus alors que tous les moyens seront bons pour elle, pour tout savoir. Ce qui m’inquiétait. Jusqu’au serait elle prête à aller ? Me raidissant légèrement, je soutins son regard.

« - Je n’ai jamais sous entendu une telle chose. » se contenta-t-il de répondre. Qu’elle s’intéresse à ses mystères ou à lui, était bien son dernier vœu. Mais ne serait ce pas le début des ennuis, si jamais elle partait en quête de le découvrir ? Il déglutit alors difficilement lorsqu’elle lui demanda comment le connaître pourrait lui faire du mal. « Certaines personnes ne sont pas faites pour être aimé. Crois moi… je ne suis pas le type auquel tu dois t’accrocher. Ta chute risquerait de t’être fatale… »

Parfois, je me surprenais à vouloir tout révéler, histoire de voir la réaction des personnes. Je ne devais pas. Parce qu’ils méritaient mieux que le spectacle auquel je les confronterais. De plus, ça serait ignoble de ma part. Jouer de mes problèmes pour leur révéler ma véritable nature. Non. Ça n’était pas moi.
Je me surpris à sourire et elle ne manqua pas de me le faire remarquer. C’était si difficile à accepter. Sourire n’était pas une chose qui m’était commune de faire. J’entrais plutôt dans la catégorie des mecs taciturne. En même temps, vu que j’évitais tout le monde, je n’avais personne à qui parler, donc encore moins à sourire. Sauf qu’elle venait troubler mon monde, avec cette détermination, cette curiosité et cette façon qu’elle avait de ne pas vouloir me fuir. Comme si elle sentait que je n’étais pas aussi foncièrement mauvais que je voulais le faire croire.

« - Peut être qu’elle a toujours été là… mais que je viens juste d’ouvrir les yeux. »

Mes propos restaient vagues. Pas question qu’elle apprenne en cette journée, toute ma vie. Non, elle pouvait rêver. Je resterait tel que je suis, mystérieux, discret et solitaire. Peut être un jour déciderais je de dévoiler mes secrets. Quoi que ! ça n’était même pas sur. Cette douceur chez elle me troublait de plus en plus. Se pouvait elle que cette fille, soit aussi adorable que j’avais pu m’en faire l’idée. D’accord, nos relations naviguaient souvent en plein tempête mais à cet instant, je découvrais une autre personne, toute en douceur et tendresse. Et j’avouais que ça me troublait plus que d’habitude. Personne n’était jamais gentil avec moi. Ils étaient juste… ils m’ignoraient et ça m’allait très bien jusque là. Sauf qu’Halay venait de déverrouiller une porte en moi, dont je n’avais même pas connaissance.

Mes mots dépassant ma pensée, ceux-ci s’exprimèrent à voix haute. J’étais juste très embarrassé. Après tout, je venais de penser à tout ça. Ça n’avait rien de méchant, ni même de sarcastique. C’était juste, une pensée profonde. La voyant rougir, j’en aurais souris tellement, elle semblait soudainement si fragile. Non, vulnérable. Comme une enfant surprit en pleine faute. Alors que non, elle était juste magnifique. Lui arrivait il souvent de rougir de cette façon ? Evitant alors mon regard, je la vis marquer une longue pause et ce silence me dérangea quelque peu. Mais sa remarque me donna presque envie de rire. Si seulement, elle se doutait du trouble qu’elle était capable de semer en moi.

« - Si c’était le cas, j’aurais surement trouvé autre chose pour me moquer de toi… mais après tout, je ne t’empêche pas de penser ce que tu veux. Parfois l’ignorance vaut mieux que la vérité… » osais je répondre.

Mes propos allaient surement jeter de l’huile sur le feu. Elle allait vouloir chercher à comprendre et c’était une énorme erreur de ma part. Car pendant combien de temps allais je encore pouvoir garder tout ça pour moi ? Plus on conversait, plus il devenait évident qu’on tissait quelque chose. Quelque chose que je ne pouvais nommer. Et qui m’effrayais à la fois. Je relevais pourtant mon regard dans le sien quand soudainement un douleur fulgurante traversa mon crâne. Je lâchais machinalement, ce que j’avais dans mes mains pour les porter à mes tempes, fermant les yeux et crispant chaque muscle de mon corps en espérant voir cette douleur disparaitre aussi vite qu’elle venait d’apparaître.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Je ne le comprendrais décidément jamais ! Il changeait trop souvent pour un rien... Pour le moment il était calme, très calme même ! Sauf que pour je ne sais trop quelle raison cela me dérangeais un peu ! Surement parce que je n'étais pas assez habitué à l'entendre me parler de cette manière là... Pourtant le fait qu'il soit calme me permettrais peut-être de savoir, d'apprendre des choses sur lui. Il n'était pas interdit de rêver n'est-ce pas ?! Je savais que jamais il ne me dira quoi que se soit pourtant j'aurais aimé savoir et je ne lâcherais pas avant de connaître se qui le rendait comme ça ! C'était sur !

Est-ce qu'il trouvait une excuse si peu valable pour tout le monde ou m'était-elle réservée parce qu'il pensait que je le croirais ?! Des sautes d'humeurs, mais bien sur ! Si c'était réellement son cas, elles étaient plus que fréquentes ! Non, j'étais certaine qu'il y avait autre chose, une chose qu'il cachait... Une chose qu'il ne me dirait pas, malheureusement pour moi... Bon d'accord il n'avait peut-être pas dit, ni sous entendu que j'étais idiote mais sa remarque me faisait passer pour ça... Qui y croirait à part quelqu'un de stupide ou alors quelqu'un qui ne le connait pas vraiment ?! Pareil pourquoi croyait-il que si j'apprenais à le connaître ça me ferait du mal ?! Il cachait quelque chose de si douloureux ou mauvais?! J'avais vraiment envie de le connaître et supposons que ça puisse me faire du mal -je ne sais pas pourquoi mais bon- c'était mon problème ! Mais ne comprenait-il pas que j'étais déjà «accrochée» à lui ?! Peu importe se qu'il m'arrivait, je m'en fichais complètement ! Il soutenait mon regard, pour une fois je le regardais lui montrant bien que je finirais par comprendre...

-Alors si tu ne me prends pas pour une idiote garde ces excuses là pour les autres, d'accord ?! Répondis-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu ! Je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait rien me dire, rien dire à personne et ça m'énervait assez ! D'habitude si les gens ne me disaient pas quelque chose j'oubliais mais avec lui s'était différent ! Tu es en train de me dire qu'on ne doit pas t'aimer, toi ?! Explique moi pourquoi alors... Tu ne peux pas demander aux gens de te détester, de faire comme si tu n'existais pas sans raison... Je me fiche de se qu'il m'arrivera si je m'accroche à toi. Mais si ça t'intéresse vraiment ça me fait plus de... mal que tu refuse que j'apprenne à te connaître !

Répondis-je en retrouvant à nouveau un ton normal mais où l'on entendait toujours un peu de douceur... J'étais en train de rêver où monsieur-je-ne-souris-jamais venait justement de sourire ?! D'ailleurs je ne pu m'empêcher de répondre à son sourire... J'étais heureuse soudainement, encore plus de bonne humeur que je ne l'étais déjà ! Pourquoi un simple sourire de sa part me mettait dans cet état ?! Moi même j'en ignorais la raison ! Bref, celui ci me dit que si il ne souriait jamais s'était parce qu'il n'en voyait pas la raison ! Ça voudrait donc dire que maintenant il l'avait cette raison ?! Pourquoi ne parlait-il pas plus ?! Il était vraiment difficile à cerner ! Je ne disais donc rien, puisque je ne voyais rien à ajouter !

Voilà maintenant qu'il aimait mon sourire ! J'en apprenais des choses avec lui... Malgré moi je me mis à rougir, se qui m'obligea à détourner la tête ! Je ne voulais pas qu'il me voit rougir par l'une de ses remarques ! Je ne savais pas comment réagir, je savais juste que je ne réagirais surement pas bien ! Pas que sa remarque ne m'ait déplu, au contraire ! C'était juste que je ne voulais pas qu'il se foute de moi... Je voulais apprendre la vérité moi. Peu importe qu'elle soit douloureuse ou pas !

-Sauf que je n'ai pas envie d'ignorer...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'il se passa quelque chose d'étrange ! Il avait mal à la tête, je crois ! Mais pas une simple douleur, il avait réellement mal ! Il lâcha sa guitare et déposa ses mains contres sa tête... J'avais l'impression qu'il souffrait comme jamais... D'un bon je me levais m'approchant de lui à toute vitesse pour voir se qu'il avait ! Moi qui était déjà trouillarde comme tout, ça n'arrangeait rien au fait que je prenne peur pour n'importe quoi ! En déposant l'une de mes mains contre son bras -comme pour lui montrer que j'étais là- je lui demandais en paniquant, incapable de réagir autrement :

-Qu'est-ce qui se passe ?! Qu'est-ce que tu as ?!

Je me demandais si son soudain mal de tête n'avait pas un rapport avec ses différents changements d'humeurs ! Enfin se n'était pas vraiment le moment de lui demander !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

A sa place, j’agirais surement de la même manière. Elle me poussait dans mes retranchements pour savoir ce que ça cachait. Je le comprenais et tout mon problème était là. Car si entre nous, il n’y avait jamais eu de la franche camaraderie, je l’avais assez observé pour découvrir qu’elle était un être déterminée. En soi, ça voulait qu’elle ne me lâcherait pas la grappe tant qu’elle n’aurait pas les réponses à ses questions. Ce qui me tracassait. Car combien de temps lui faudrait il pour découvrir le pot aux roses à mon sujet ?

La vigilance était de mise et un stress supplémentaire n’arrangerait pas mon état. Le médecin m’avait prévenu que seul le calme et la sérénité m’aiderait surement à vivre un peu plus longtemps. Mais n’avait il pas rajouté que rien n’était sur et que je n’aurais peut être pas le sursis qu’il m’avait édicté. Ainsi, il n’y aurait peut être pas de Noël supplémentaire pour moi. En même temps, que représentait Noël lorsqu’on le passait dans un endroit aussi lugubre et sinistre que celui-ci ?

Mes propos étaient censés la faire fuir, la décourager mais son regard vissé au sien, tout ce que j’y vis, fut une détermination sans faille. Echec et mat. Devais je me montrer sous mon jour de mufle pour qu’elle comprenne que cette détermination s’avérerait dangereuse pour elle ? Sa réponse des plus sèche me prouva alors que je venais de toucher un point sensible. Halay serait elle susceptible lorsqu’il s’agissait de son intelligence ? Bien que je n’avais pas eu pour but de lui faire penser un seul instant qu’elle était idiote. Ce fut alors la fin de sa réponse qui m’agaça. Pour moi-même. Parce que tout ce qui arrivait, était l’opposé de ce que j’avais recherché. Elle allait s’obstiner à vouloir comprendre au lieu de m’éviter.
*Parce que je vais mourir et que je ne veux de votre pitié sous aucun prétexte* songeais je en mon for intérieur, en soutenant son regard. Mais pouvais je lui dire ça de but en blanc ?

« - Pourtant j’y arrivais très bien jusque là. » lui fis je remarquer, lui faisant constater qu’elle était la seule personne autour de moi à cet instant. Enfin, je savais aussi qu’elle n’allait pas se décourager si vite. Ce qui m’agaçait légèrement. « Justement. N’aggravons pas les choses. Tu veux me connaître et savoir… pourquoi je suis si… froid et solitaire. Sauf que je ne veux embarquer personne dans ma descente aux enfers. Le plus judicieux serait que tu restes loin de moi. C’est pour ton bien, Halay. Crois moi. »

J’en avais dis plus à cet instant que durant des années. Je n’étais pas expansif et ma nature solitaire m’avait appris qu’il valait être mieux seul que mal accompagné. Pas que je n’aimais pas sa présence. C’était tout le contraire. Si au début, on commençait toujours par se disputer, il n’en restait pas moins que j’aimais la voir et l’observer. Sauf que mon dernier souhait serait de la voir souffrir par ma faute. Je ne pouvais tout simplement pas.

Je manquais de contrôle et voilà où cela me menait. Elle était là et désirait encore plus savoir ce que dissimulait chacun de mes propos. Retrouverais je un jour mon cocon de sérénité ? Visiblement, elle ne comptait me laisser retrouver ma paix. Ainsi, elle voulait la vérité. Etait elle prête à entendre que je tenais à elle mais qu’il était préférable que je m’éloigne ?

« - Tu ne devrais pas dire ce genre de chose. » me surpris je à lui répondre. Quelle façon d’éluder ses propos ! Je me morigénais mentalement. Au pire, elle finirait bien par découvrir que je tenais à elle d’une façon ou d’une autre. Mais la période n’était pas la meilleure choisis selon moi. Car comment réagira-t-elle si je lui apprenais que j’allais mourir dans moins d’un an ?

Je n’eus pas le temps de me poser plus de question que cette douleur dans ma tête vint me traverser, crispant chaque muscle de mon corps. Une douleur cuisante, incontrôlable et dont la puissance, vous faisait avoir des gestes incontrolés. Mes mains sur mes tempes – bien que ce geste soit en partie inutile – j’aurais voulu contenir cette douleur mais elle persistait à vouloir creuser un trou dans ma tête. J’étais incapable de réfléchir. Mes machoires étaient si contractés que j’en avais mal aux gencives. Des larmes affluèrent alors derrière mes paupières closes, tant la douleur devenait insupportable. La fraicheur de sa main sur mon bras, éveilla en moi un brasier. Je prenais à peine de conscience de ce qui se passait. Elle était proche. Trop proche. Ses gestes à mon encontre faisait bouillir mon sang et mon coeur s’emballait. Tous ses changements manifestes ne m’aidait pas à me calmer ou même à essayer de m’habituer à cette douleur, qui commençait à peine à se dissiper. Ses propos traversèrent alors mon esprit mais lorsque je rouvris mes yeux, la seule chose que je pus contempler fus son visage à quelque centimètre du mien. Sa panique dans son regard. J’en aurais souris, si la situation n’était pas si critique. Elle allait soupçonner quelque chose. Si j’avais voulu, j’aurais pu caresser son visage mais non. Je ne devais pas. Pour elle. Pour qu’elle vive un jour la vie qui lui est destine. Je ne pouvais ruiner son existence en lui révélant mon secret.

« - c’est rien. Ça va. » mentis je pour la rassurer. Je détestais être vu dans cet état. Je sentais encore mes joues humides où des larmes de douleur avaient coulé sur mon visage. La puissance de la douleur faisait réagir votre corps de la seule façon qu’il connaissait. Et généralement, c’était les cri puis les larmes. Sauf que j’avais retins tous les cris possible. Ainsi les larmes avaient surgis. Et maintenant, je me sentais honteux d’avoir craqué devant elle. Elle allait vraiment me prendre pour un gosse. Mon regard dans le sien, la douleur persistait encore mais était plus supportable. J’aurais préféré exploser de colère plutôt que de garder ce calme. Le pire c’est que je ne voyais plus qu’une seule façon de l’éloigner de moi. Quoi qu’en fait il y en avait deux. La vérité ou la méchanceté ? Je me réservais alors le droit de repenser à ça plus tard.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Pourquoi ne me disait-il rien sur lui ?! Après je le laisserais tranquille si c'était vraiment se qu'il voulait même si ce n'était pas se que moi je voulais ! Il m'intriguait plus que toutes les autres personnes que j'avais pu rencontrer jusqu'ici ! Et pourtant dans un endroit comme celui-ci on en voyait des jeunes qui allaient mal, qui se renfermaient sur eux-même, qui ne parlaient pas ou qui se ne mêlaient jamais aux autres mais s'était lui && lui seul que je voulais connaître... J'étais attirée par lui d'une manière étrange ! Sauf qu'il ne voulait pas de moi auprès de lui... Par tout les moyens, il voulait m'éloigner... Je n'étais pas prête de le laisser tranquille, je continuerais à essayer de savoir aussi longtemps que je le pourrais, aussi longtemps que je le verrais, que j'aurais l'occasion de lui parler ! Il pouvait dire tout se qu'il voulait, être méchant, m'éviter, ne plus me parler -même si on ne parlait que de rares fois- essayer de me faire fuir... Je ne le laisserais pas tranquille ! La seule vraie raison pour laquelle je pourrais peut-être le laisser en paix, se serait si il exprimait clairement que jamais plus il ne voulait que je lui parle parce qu'il n'aimait pas ma présence, parce qu'il ne m'aimait pas tout simplement && encore j'étais capable d'insister !

Il ne servait à rien qu'il me sorte ses phrases toutes préparées pour les autres, je savais qu'il me mentait et je finirais bien par savoir pourquoi -j'espère ! C'était vrai que les gens le fuyaient parce qu'il leur demandait ou leur faisait comprendre ! Personne n'était jamais avec lui mais une idiote ne faisait pas comme tout le monde, moi ! Je n'avais aucune raison de le fuir peu importe se qu'il me disait ! Bref, il avait raison, il y arrivait... Sauf avec moi ! Et si je l'énervais à toujours vouloir rester avec lui ?! Si il n'avait qu'une envie ! Me voir partir malgré se qu'il m'avait dit tout à l'heure... Il ne voulait embarquer personne dans sa descente aux enfers ! Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?! Quelle descente aux enfers ?! Ne pouvait-il pas éviter ça ?!

-Tu y arrive peut-être mais tu ne réussiras pas avec moi ! Arrête tu ne sais pas se qui est bien ou non pour moi... Tu ne peux donc pas l'éviter cette descente aux enfers ?! Écoute je ne te laisserais pas tranquille avant que je sache pourquoi tu es ainsi...

Répondis-je simplement en le regardant ! Au moins il savait qu'il n'était pas près de se débarrasser de moi... Je voulais savoir et je finirais bien par savoir quoi qu'il arrive non ?! Il ne pourra pas garder indéfiniment se secret... Je crois ! Mais je savais qu'il était aussi voir plus têtu que moi && qu'il ne m'avouerais rien facilement ! En écoutant sa réponse je lui aurais bien répondu que je pensais se que je voulais mais quelque chose m'en empêcha ! Je n'eus le temps de rien répondre... Pour je ne sais quoi, il lâcha soudainement sa guitare, déposant ses mains contre sa tête ! Il semblait avoir mal, très mal même... Je n'allais pas rester assise comme si de rien était alors je me levais afin de me diriger vers lui ! Par réflexe, pour lui montrer que j'étais là, je déposais doucement ma main contre son bras en restant prés de lui... J'avais peur, je ne savais pas se qui se passait ! Qu'est ce qu'il avait ?! Pourquoi semblait-il souffrir à un point inimaginable ?! Des larmes lui venaient même, pour vous dire à quel point il devait avoir mal ! J'étais plus qu'inquiète pour lui, je paniquais, je voulais savoir se qu'il avait ! Lorsqu'il ré-ouvrit les yeux, je remarquais que nos visages étaient proches, on se regardait mais peu importe je voulais savoir se qu'il avait... J'avais peur pour lui, peur de se qui pouvait lui arriver ! La seule réponse qu'il fut en mesure de me donner, c'était un «c'est rien. Ça va.» Comment ça, ça allait ?! Comment pouvait-il me répondre ça après se qui venait de se passer ?! Mais il allait continuer longtemps à me raconter n'importe quoi ?! Ou bien, comprendrait-il vite que j'avais besoin de savoir !

-Quoi ce n'est rien ?! Tu ne veux pas aller voir l'infirmière ?! Ça ne sert à rien de continuer à me mentir... J'ai vu à quel point tu avais mal et... Je crois qu'il y a un rapport entre tes soi-disant sautes d'humeurs et ton soudain mal de tête ! Tu veux continuer à me mentir ou tu vas enfin me dire se qui se passe ?! S'il te plait...

Je voulais qu'il me dise se qu'il y avait pour qu'il soit comme ça ! Je ne le lâchais pas du regard lui montrant que je ne le laisserais pas avant qu'il me dise se qui venait réellement de se passer ! Pourquoi il était bien et tout d'un coup il s'était senti aussi mal ?! Si il me répondait encore une fois que se n'était rien, je le prendrais surement mal. Même si il ne me disait pas se qu'il y avait, il pouvait au moins chercher une bonne excuse non ?! Je savais très bien que se n'était pas le moment pour que je l'ennuie avec mes questions mais je devais mettre une réponse sur toutes ses questions le concernant et peut-être n'aurais-je plus la chance de lui demander plus tard ! Peut-être qu'il décidera de ne plus me voir après que je l'ai vu dans un tel état ! Je faisais tout de même attention à se qu'il ne s'énerve pas brusquement, comme ça pouvait lui arriver. Je ne voulais pas qu'il parte en me laissant ici sans réponse && sans l'intention de me revoir ! Remarquant que j'avais toujours ma main sur son bras, je la retirais lentement et m'asseyait là où j'étais, prés de lui, en attendant sa réponse, une réponse qui me conviendrait, j'espérais du moins !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Qu’avais je de si intriguant qu’elle veuille à tout prix le découvrir ? Jusqu’à maintenant, je m’étais toujours efforcé de faire en sorte de passer inaperçu. Mes silences, ma froideur, mon ignorance des autres ainsi que la distance que j’exerçais, avaient parfaitement marché jusqu’à aujourd’hui. Alors pourquoi tenait elle à faire voler tout ça en éclat ? Je n’étais qu’un ado qui se savait condamné et qui préférait vivre dans la discrétion.

Je n’étais pas expansif. A vrai dire, ça n’a jamais fait parti de mon caractère. Mes changements d’humeurs sont toujours radical et bien des fois, je m’exerce à être un véritable mufle. Ainsi personne n’osera venir me demander quoi que ce soit. Oh, bien sur ça ne veut pas dire que parfois, j’aimerais pas qu’on s’intéresse à moi. Mais je connais déjà l’issue. Embarquer quelqu’un dans ma chute serait la pire choix que je pourrais faire. Combien avaient déjà essayé de venir me parler et étaient repartis blessé ? Beaucoup. Je faisais preuve d’obstination lorsqu’il s’agissait de repousser les curieux. Mais visiblement, elle ne comptait pas se laisser intimidé. Je n’en finirais pas. C’était si étrange. Halay était surement celle vers qui je ne me serais jamais tourné. Pas que je ne l’apprécie pas ou que je la trouve idiote. Mais elle possède à la fois une force et une vulnérabilité. Briser une personne comme elle, reviendrait à me briser moi-même. Bien que pour ma part, ça soit déjà à moitié fait. Elle était déterminée à tout découvrir, se moquant même de ce qu’il adviendra de sa propre personne. Et si mon secret l’empêcherait de quitter cet endroit ?

« - pourquoi ne peux-tu pas accepter le fait que je veuille t’épargner toute cette souffrance ? » soufflais je en l’observant intensément. « Si j’avais un moyen d’empêcher tout ça, je m’en serais déjà acquitté… »

La voir souffrir à cause de moi. L’idée m’en était juste insupportable. Sa présence me réconfortait par certains points. Lorsqu’elle était là, je me surprenait à envisager une vie. Une vraie vie. Loin de cet endroit et avec elle dans mon entourage. Serait ce ça, rêver les yeux ouverts ? Peut être deviendrait elle mon ange gardien, ou quelque chose qui y ressemblerait. Veillant sur moi, afin que je reste fidèle à moi-même et surtout me protégeant de mes propres démons. Elle produisait un effet particulier sur moi. Au-delà de la souffrance physique que je ressentais, elle m’était aussi vitale que cet oxygène. Cette souffrance me rappelait que j’étais condamné et que mon sursis s’amenuisait. Mais elle, elle me le faisait oublier. Parce qu’étrangement, je sentais en elle… que je pouvais avoir complètement confiance. Cela dit, on me prendrait pour un dingue. Car c’était comme si une part de moi la reconnaissait et savait ce qui se dissimulait sous cette détermination.

Seulement comme si tous les Dieux étaient contre moi à cet instant, la douleur fulgurante qui m’était désormais régulière – bien qu’insupportable – me traversa littéralement. Je contins mon cri de douleur, contractant chacun de mes muscles et particulièrement mes mâchoires. Les paupières closes, je sentais des larmes brûlantes s’accumuler sous la douleur que mon corps devait supporter. Je savais que cette douleur finirait par s’estomper. C’était qu’une question de minutes. Je devais simplement faire preuve de patience et de contrôle. Pourtant bien vite, mes larmes retenues se mirent à courir sur mon visage et au fond de moi, une certaine honte me déstabilisa. Pleurer devant elle, il ne manquait plus que ça. Pour qui allait elle me prendre ? Toutefois, un moment après que la douleur commençait à être diffuse, je la sentis beaucoup plus proche. Sa main sur mon bras me faisait penser à autre chose. Elle éveillait en moi un embrasement, comme le volcan qui se réveille, la lave incandescente déferlant dans mes veines. Cette fois ci, c’était comme si je réalisais que peut être elle avait une raison d’être dans ma vie. Si tel était bien le cas, pouvais je l’éloigner de mon existence, de la personne que je suis réellement, de mon secret ? Qui était elle pour moi ? Voilà encore que la question vient me tourmenter. Une simple fille ou le remède au mal de mon âme qui me ronge ?

Bornée, elle ne compte pas me laisser seul ou même partir sans avoir une explication plausible. Mon regard rivé au sien me le prouve de mille façon. Même à cet instant où elle retire sa main de mon bras. Cet éloignement me donne soudain froid. Chose des plus étrange. Je n’évite plus son regard, comme si une part de moi savait déjà ce que je devais absolument faire. Lui donner ma confiance ou rester sur mes gardes par peur de la trahison. Scrutant ses yeux à la recherche de cette réponse, cette voix dans ma tête me rappela qu’elle était resté pendant ma crise. Par conséquent qu’elle se souciait de moi. Elle n’était pas là pour me tirer les vers du nez… mais était présente parce qu’elle le voulait tout simplement.

« - L’infirmière ne peut rien pour moi… » murmurais je, appuyant doucement ma tête contre l’arbre derrière moi, gardant mon regard ancré dans le sien. Sa détermination n’était pas entachée. Elle voulait tout savoir et maintenant. Et si je lui disais, partirait elle en courant ? Je tentais de rassembler mes pensées. « Certaines personnes sont destinées à vivre une vie normale… d’autres comme nous se retrouvent par la force des choses dans un endroit lugubre tel que celui-ci… mais on est tous des êtres humains. On aime, on déteste, on souffre, on rit, on pleure… on est sujets à bien des troubles… et il y a les autres, des cas très rare, dont la vie s’achève avant même qu’elle ait réellement le temps de commencer. Si tu veux tout savoir… vraiment tout. Tu vas devoir me faire cette promesse. Ne jamais en parler à quiconque et surtout ne jamais me traiter différemment que comme maintenant. »

Mes explications étaient une fois de plus très vagues. Je devinais qu’elle perdait patience mais pour moi, cette promesse était des plus importante. Si elle trahissait mon secret, je le saurais tôt ou tard. Après ça, elle pourrait faire ce qu’elle voudrait. M’éviter ou rester à mon coté. Bien que j’aurais préféré ne jamais en arriver là. A sa façon, elle m’avait mise au pied du mur. Redevenir cet être plein de colère ne m’était plus nécessaire. Car dans le fond, je devinais déjà ce qu’elle aussi devait ressentir. J’étais attiré par elle, sa présence m’effrayait car je n’avais plus vraiment le contrôle de moi-même, mais en même temps n’a-t-elle pas trouvé le moyen de me faire sourire. Se serait elle infiltré jusqu’au plus profond de mon cœur, de mon âme ? La question me turlupine et après un silence, à l’observer, je poursuis, cherchant les mots adéquat.

« - Je suis humain et comme tout le monde je vais mourir… sauf que ma dernière heure va bientôt sonner… Tu as raison sur le fait qu’entre mes maux de tête et mes sautes d’humeurs tout est lié. Il se peut que je ne vois pas la nouvelle année… on m’a décelé une tumeur inopérable… au cerveau. » confiais je en déglutissant difficilement, me sentant cette fois ci incapable de croiser son regard. Pour y lire quoi ? de la pitié ? Non merci, j’avais ma dose. Ici plus rien ne me retiendrait. Elle ne devait pas s’accrocher à moi et pourtant, je venais de tout lui révéler de but en blanc. Serait elle assez forte pour encaisser le choc ? Je levais alors les yeux vers elle. Ne devrais je pas être conduit à l’échafaud pour lui faire subir un tel fardeau. Car elle n’avait pas à supporter tout ça. Non, elle pouvait dorénavant partir, sans se retourner. Quand à moi, je finirais mes jours comme je le désirais. Seul. C’était le mieux pour tout le monde. Je me passais alors une main encore tremblante dans les cheveux.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Il finirait bien par comprendre que le seul moyen qu'il avait pour se débarrasser de moi s'était de me dire se qu'il cachait ! J'étais peut-être trop curieuse, peut-être avait-il d'excellentes raisons de tout cacher mais je voulais le connaître ! J'avais une partie de moi qui ne voulait que rester prés de lui même si lui n'en avait pas envie... Tendis qu'une autre moitié de moi-même me disait de le laisser tranquille, que jamais il ne voudrait m'expliquer quoi que se soit et que je faisais tout ça pour rien ! En faîtes savoir se qui le rendait comme ça n'était peut-être pas aussi important que je le pensais... Si il acceptait simplement ma présence, de me parler, peut-être que ça me suffirait ?!

Pourquoi je n'acceptais pas qu'il veuille m'épargner cette souffrance ?! Surement parce que j'étais bien assez grande pour savoir se que j'étais ou non en mesure d'entendre. Et j'avais envie de l'entendre lui, de l'entendre me raconter se qui le rendait comme ça ! Je n'avais pas besoin que quelqu'un se préoccupe à ma place de se qui me faisait souffrir, de se qui pourrait me faire mal ! Je m'étais déjà imaginé tout un tas de raisons justifiant son état mais je n'étais pas certaine d'avoir trouvé la bonne... J'espérais simplement qu'un jour il ait assez confiance en moi pour m'avouer se qu'il avait ! Je ne le comprendrais décidément jamais ! Pourquoi se disait-il obligé de passer par cette descente aux enfers ?! Qu'est-ce qui pouvait ne plus lui donner aucuns espoirs ?! Je ne cessais pas de le regarder, j'espérais le comprendre en lisant dans ses yeux se qu'il ressentait au fond de lui sauf que je n'étais pas forte pour reconnaître les sentiments des gens ! J'avais déjà du mal avec les miens alors je ne pouvais compter que sur la franchise des gens pour savoir se qu'il pensait réellement...

-Ne t'occupe pas de savoir si je vais souffrir ou non... Se n'est pas à toi de t'occuper de savoir si je vais souffrir, je suis assez grande pour m'en préoccuper toute seule ! Je me demande vraiment qu'est-ce qui peut te donner si peu d'espoir !

Lui répondis-je simplement sans le lâcher du regard ! && je me le demandais vraiment ! Qu'est-ce qui pouvait donner si peu d'espoir à une personne ?! Bien sur j'étais loin, très loin de m'imaginer se qui le faisait agir de cette manière... Alors que nous discutions, il se tint soudain les tempes, lâchant tout se qu'il tenait en main, ayant l'air de souffrir comme jamais. Il ne me semblait pas avoir déjà vu quelqu'un avoir autant mal... Jusqu'au larmes ! Il devait réellement souffrir pour qu'il en arrive là... Je m'étais rapprochée de lui, déposant doucement ma main contre son bras, n'étant pas consciente de se que déclenchait chez lui ce simple geste ! Lorsqu'il ré-ouvrit les yeux, il répondit aux questions que je lui avais posé, à savoir comment il allait ! Malgré se à quoi je venais d'assister, il osa me dire qu'il n'avait rien ! Personne n'était assez stupide pour avaler ce mensonge... Je lui demandais donc si il n'avait pas besoin d'aller voir l'infirmière, après tout il avait peut-être besoin de voir un médecin non ?! Je savais que se n'était pas vraiment le meilleur moment pour lui demander de ne plus me mentir mais j'avais trop peur que l'occasion ne se représente plus... Peu importe les raisons de son comportement, je voulais partager ça avec lui. Ses changements d'humeur et sans mal de tête avaient surement un rapport, non ?! Du moins je le pensais et j'espérais qu'il m'aide à y voir plus clair !

Voyant que ma main se trouvait toujours sur son bras, je la retirais, restant là où j'étais ! Ne le lâchant plus du regard, attendant une réponse ! Il commença par simplement me répondre que l'infirmière ne pouvait rien pour lui... Comme chaque fois qu'il me parlait, je l'écoutais avec attention sauf que là... bah... Je ne trouvais aucuns sens à ses mots ! Il me parlait de la vie que pouvait mener une personne, ceux qui avaient de la chance, les autres comme nous qui étaient ici qui avait moins de chance, en précisant qu'on était tous des êtres humains ! Oui je savais bien évidemment tout ça sauf que j'aimerais savoir où il voulait en venir ! Mais quel était le rapport entre ça et lui ?! Après m'avoir expliquer certaines choses qu'on pouvait ressentir, il rajouta que certaines personnes avaient leur vie qui s'achevait alors qu'elle n'avait pas encore commencé ! Allez t-il en venir là où je voulais ?! Essayait-il de gagner du temps ?! Et pourquoi est-ce que je pourrais le traiter différemment ?! Il m'avait embrouillé l'esprit là... Je m'attendais à toutes sortes de choses, incapable de comprendre à où il voulait en venir... Bon il m'avait demandé de promettre de ne jamais rien dire. J'acquiesçais simplement, attendant qu'il termine de me parler, enfin qu'il reprenne la parole !

Je le laissais réfléchir ou je ne sais quoi, il cherchait peut-être les mots... Bref, je continuais de le regarder, attendant ! Quand il reprit la parole je fus plus attentive, il allait enfin -je crois- m'avouer la raison de son comportement si étrange ! Rien que sa première phrase me fit bizarre... Je savais que j'allais regretter d'avoir était aussi curieuse et insistante ! Certes, tout le monde mourrait un jour mais encore une fois où était le rapport ?! Je l'écoutais parler, je ne pouvais pas croire se que j'entendais... Il venait vraiment de m'annoncer qu'il allait mourir ?! Que je ne le reverrais bientôt plus ?! C'était donc ça ! Je ne m'avais jamais imaginé ça... Je le regardais, sans rien dire ! C'était impossible, n'est-ce pas ?! C'était une très mauvaise blague ?! Un mauvais rêve ?! La vie... Réalisant que je ne l'aurais pas pour toujours à mes côtés, réalisant la gravité de se qu'il venait de m'apprendre je sentis les larmes qui me montaient aux yeux mais je les retins. C'était d'ailleurs bien la première fois que j'en étais capable... N'étais-ce pas le moment où je devais parler, ne pas laisser ce blanc entre nous ?! Mais il venait de m'apprendre quelque chose, quelques chose que je n'étais pas prête à entendre mais je l'avais voulu. Le pire, c'est que quand il m'avait dit ça, ça m'avait ouvert les yeux sur se que je ressentais pour lui ! J'étais pour le moment incapable de réagir ! Lorsqu'il releva les yeux vers moi, je ne pu m'empêcher de le regarder... En ce moment même je n'avais peur que d'une seule chose, le perdre ! Mais comment pouvait-il faire pour rester seul comme ça ?!

-Je...C'est... non ! C'est impossible !

Se fut les seuls mots que je réussissais à prononcer... Ça ne servait à rien, ça ne voulait rien dire mais que pouvais-je dire ?! Rien ! Si ce n'est que j'étais désolée de se qui lui arrivait mais il ne voulait pas l'entendre, j'en étais sur ! Je restais là, assise, le regardant, incapable de bouger ou de dire quoi que se soit ! En même temps ce n'était pas réellement le genre de chose qu'on apprenait tout les jours... Et heureusement !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Lui révéler mon secret aurait de nombreuses conséquences. Je savais dès lors que je ne supporterais peut être plus son regard. Enfin, je ne pouvais m’avancer en ce qui concernait l’attitude qu’elle aurait vis-à-vis de moi. Mais quand même, j’avais du mal envisager qu’elle n’ait pas cette lueur de pitié dans le regard, en posant les yeux sur moi. Et il y avait ce problème d’attache. Comment étais je censé supporter de lire la souffrance que ma présence lui procure. Car il me semblait évident que la vérité accompagné de l’attachement qu’elle ressentirait à mon égard, la ferait souffrir. Et je me suis juré de m’assurer que personne ne souffrirais par ma faute. Ça m’était vital. Alors pourquoi n’acceptait elle pas que je veuille épargner cette douleur à toutes les personnes de l’orphelinat ?

Assez grande pour s’en occuper toute seule ? Croyait elle vraiment ce qu’elle disait. On ne se prépare jamais à ce genre de chose. La mort est généralement tabou, peu importe le monde où l’on vit. On ne veut pas parler de la mort, parce que c’est l’inconnue. Mais en même temps, je sais très bien que si on peut se préparer au fait de mourir, on ne peut pas préparer ceux qui nous entoure à la souffrance qu’ils endureront. Pourquoi j’ai si peu d’espoir . Si seulement elle savait. Mes jours étaient comptés. Je ne connaissais pas le jour exact où mon cœur s’arrêtera, mais ça serait beaucoup trop tôt. Elle ne me croisera plus dans les couloirs, ne sentira plus mon regard, ni même n’entendra ma voix. Mais ça elle ne s’en doute pas un seul instant. Je sais bien que d’un certain coté ma réaction est égoïste. Je m’écarte de tout le monde parce que j’ai peur de leur réaction en apprenant ma maladie, mais en même temps, je reste persuadé que c’est aussi une façon de les protéger de la souffrance de la perte d’un être dont on peut être proche.

« - tu veux dire que je suis sensé être égoïste et me moquer de tout ce que les autres peuvent penser et même ressentir ? »

D’accord, j’étais loin d’être parfait. Mais si on est tous dans cet endroit, il y a bien une raison. Celle qui me saute aux yeux, c’est qu’aucun de nous n’a de famille. Que la notion de famille disparait, puis que d’une certaine façon on crée notre propre famille ensemble, on est un noyau. Nous sommes des frères et des sœurs vivant sous un même toit. Par conséquent, on se connait pratiquement tous. On se supporte, on s’aime et on se déteste. Tout à la fois, comme dans de nombreuse famille. Mais aujourd’hui, je doute sincèrement que ma nouvelle famille ne souffre pas si je leur avoue ma prochaine disparition.

La douleur qui m’étreint, devient plus oppressante, incontrôlable, insoutenable. Chaque muscle de mon corps me rappelle les propos du médecin. Pas de stress, beaucoup de repos, du calme et un minimum d’efforts. J’ai beau savoir tout ça. Il n’est pas facile de faire avec. Ses douleurs deviennent plus fréquentes et régulières. L’intensité s’accrue à chaque fois. Si bien que je me demande si la prochaine ne sera pas la bonne. C’est comme la sensation que votre tête va exploser. Vous ne pouvez retenir la douleur fulgurante qui vous traverse. Comme si vous ne contrôliez plus votre corps.

J’essaie tant bien que mal de chercher une façon de calmer ça, rien n’y fait. Je respire par petits à-coup mais ça n’est pas suffisant. Ma respiration est déjà bien courte. Des larmes se succèdent sur mon visage et je m’en veux d’être si fébrile. J’en aurais presque oublié sa présence, si je ne sentais pas sa main sur moi et sa voix me pénétrer de très loin. Je sais ce qui se passe. Elle va redoubler d’efforts pour comprendre mais, je doute franchement qu’elle soit prête et préparer à entendre la vérité. Personne n’est jamais prêt à ça. Affronter ma dernière heure me fait peur. Mais ce dont j’ai encore plus peur, c’est le regard des autres. Devenir la bête curieuse. C’est ce que je veux à tout prix éviter. Pourtant, une partie de moi est déjà certaine que je ne pourrais y échapper. Comme si c’était écrit. Rouvrant finalement les yeux, elle tente par tous les moyens de me convaincre. De lui parler. Par affection, je veux lui éviter d’avoir un tel fardeau à supporter. Mais elle n’écoute rien. Elle croit quoi ? Que j’ai un simple rhume ou des migraines. La vérité est bien pire. Encore faut il être capable de la supporter.

Je prends alors le temps de chercher mes mots, amenant lentement le sujet en douceur. Je devine son impatience à l’intensité que prend son regard. Puis elle devient comme livide, mes mots la blessent même si elle ne l’avoue pas. Elle est juste pétrifier alors que la vérité lui apparait maintenant. Un silence s’installe et je ne vois pas quoi rajouter. Elle ne veut pas y croire. Je m’en rends compte avant même qu’elle prononce ses mots et pourtant, c’est la pure vérité. Dans quelques mois tout au plus, je ne ferais plus partie de sa vie. La tumeur ne pourra pas disparaitre comme par enchantement. D’ailleurs mon médecin m’a encore rappelé que je devrais être hospitalisé. Mais je ne veux pas. Tant que je peux tenir sur mes deux jambes, je tiens à avoir une vie normale. Je la vois batailler contre ses larmes et pourtant elle ne craque pas. Pourtant, je m’attendais à une crise de larmes. C’était généralement comme ça que réagissais la plupart des filles. Enfin quoi que les mecs n’étaient pas forcément plus résistant en apprenant ce genre de chose.

A compter de ce jour, j’ai conscience qu’elle pourrait être mon unique confidente, ma complice dans le fait de m’aider à dissimuler ça. Mais si elle refusait ? je déglutis difficilement. Parallèlement, je ne peux pas l’obliger à me suivre sur ce point. Tel que je le devine, elle voudra tout faire pour me sauver. Sauf que je doute qu’on puisse me sauver. Jusque là, aucun neurochirurgien ne tenterait le coup de me découper le cerveau parce que les séquelles pourraient être fatales. Ainsi, j’ai toujours envisager la mort comme la seule issue à mon existence. Pourtant à l’entendre, je voudrais croire à un miracle. Mais le puis je ?

« - je ne m’amuserais pas à te mentir sur ce sujet… » soufflais je, avant de baisser les yeux un instant. « Je ne veux pas être considéré comme un malade… mais profiter de chaque instant comme si c’était le dernier. Est-ce que je peux compter sur ton… soutien ? »

C’était dangereux. J’étais partagé entre mon envie de me rapprocher d’elle, de mieux la connaître et de découvrir où me mènerais cette attirance. Mais en même temps, c’était l’invitation qui la mènerait au bord de mon lit de mort. Ce que j’avais toujours refusé. Je n’avais pas le droit de lui faire ça et pourtant, je n’envisageais plus d’autres alternative. Mon regard rivé au sien, je me pinçais les lèvres avant de froncer les sourcils, un très brève seconde.

« - Oublie ça. Je ne peux pas t’impliquer là dedans. C’est mon problème… je ne veux pas qu’un tiers se retrouve embarqué dans cette histoire. J’ai déjà commis assez de dégâts… »

Et pourtant, j’avais la conviction qu’elle me suivrait. Qu’elle ne lâcherait pas l’affaire, même si elle avait peur elle aussi. Vulnérable et résistante. C’était toujours ainsi que je l’avais vu. Et peut aussi comme ça, que je l’ai toujours tant apprécié. Quoi que non. J’ai toujours aimé Halay, à ma façon. Mais était ce la bonne ? Malgré la situation, je lui offris un léger sourire.

« - Fait pas cette tête… tu vas devoir me supporter encore quelques temps. C’est la vie, tu sais… toi aussi, ton heure viendra un jour… » tentais je alors de dédramatiser la situation, devant son air si sérieux et mal à l’aise.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Je me demandais souvent pourquoi il avait autant de mal à dire se qui le préoccupait comme ça ! Ça devait surement être grave pour que personne ne soit au courant mais je ne m'imaginais pas bien se que ça pouvait être... Et pourtant j'avais passé des heures à y réfléchir simplement parce qu'il m'intriguait plus que quiconque dans cet endroit ! Avec une autre personne, ça aurait fait déjà longtemps que j'aurais laissé tombé je crois mais pas avec lui, non ! Je finirais par savoir de toute façon ! Du moins je ferais tout pour ! Si ça trouve j'étais bien trop têtu pour une fois... Je n'aurais peut-être pas dû n'en faire qu'à ma tête pour une fois.

Ça m'énervait que comme excuse pour m'éloigner de lui, il trouvait qu'il ne voulait pas me faire souffrir ! J'étais décidée à rester là, avec lui que je souffre ou non... Je remarquais que lui, se qu'il pensait, ressentait, disait, étaient beaucoup plus important à mes yeux que moi-même. Je me foutais de se qui pouvait m'arriver du moment qu'il ne lui arrivait rien à lui ! C'était d'ailleurs plutôt étrange. Jamais je ne lui avais demandé d'être égoïste ou quelque chose dans le genre... Je lui avais juste demandé de ne pas se préoccuper de se que je pouvais ressentir si il m'avouait tout ! Jamais je ne lui avais demandé de tout raconter à tout le monde sans s'occuper des sentiments des gens ! Bref, sachant que c'était perdu d'avance - cette fois-ci - je répondis simplement :

-Je n'ai jamais dis ça...

Temps pis, j'abandonnais pour cette fois mais je lui reposerais les questions enfin la question bientôt, très bientôt même ! Dès que j'en aurais la moindre occasion, dés que je le sentirais peut-être prés à parler même si je doutais fort que ce moment arrive ! Jamais il ne parlait à quelqu'un, pourquoi me parlerait-il à moi d'ailleurs ?! Qui étais-je pour qu'il m'avoue quelque chose qu'il cherche à cacher ?! A part une petite emmerdeuse qui fait tout pour le faire avouer son secret, je n'étais rien d'autre ! Comment me qualifiait-il ?! De simple connaissance ?! && encore !

Une douleur lui traversa le crane. Une douleur qui paraissait si forte que je ne trouvais pas le bon mot pour montrer à quel point il semblait souffrir ! Je ne savais pas d'où provenait cette soudaine douleur, ni pourquoi ça arrivait maintenant alors que tout semblait aller pour le mieux... Mais je savais une chose ! Cette douleur avait surement un rapport avec ses sautes d'humeurs, son secret et tout se qui s'y rapporte ! Dans un geste rassurant, je me rapprochais de lui en posant l'une de mes mains contre son bras ! Je voulais lui montrer que j'étais là, que je resterais là... J'avais peur, oui, mais je ne pouvais pas le laisser là tout seul dans l'état où il était ! Ses joues étaient encore humides de larmes de douleur lorsqu'il rouvrit les yeux une fois que la douleur s'était surement calmée ! Je pense ! Comme n'importe qui l'aurait fait, je lui demandais se qu'il avait, si il n'avait pas besoin de voir une infirmière ou quelque chose dans le genre mais lui me répondit qu'il n'avait rien ! Soit il pensait vraiment que j'étais idiote, soit il espérait au fond de lui que je laisse passer sans rien lui demander ! Il ne fallait pas compter sur moi pour faire comme si de rien était ! Je lui demandais de cesser de me mentir et il avait intérêt à le faire ou je resterais avec lui tout le temps jusqu'à se qu'il en ait marre de moi et m'avoue tout ! Et j'en étais capable, oh ça oui ! Je pouvais être gentille et laisser les gens tranquille lorsque je le voulais mais je pouvais également être une personne très énervante pour que les gens me disent se que je veux savoir... Généralement lorsque j'embêtais le monde, ils finissaient par me dire se que je voulais entendre afin que je leur fiche la paix.

Au bout d'un moment, il se décida enfin à me dire se qu'il avait, du moins il m'en donnait l'impression ! Il commença par m'embrouiller l'esprit en me parlant de choses dont je ne voyais pas le rapport mais il devait surement y en avoir un ! Lorsqu'il en vint enfin à se que je voulais savoir, il me fut totalement impossible d'y croire ! Mon visage prit une expression différente, la précédente montrant ma détermination à comprendre, maintenant on n'y lisait que de la peur et peut-être malgré moi un peu de pitié, il avait raison je n'étais pas prête à entendre une telle chose ! Je fus d'ailleurs incapable de parler pendant un moment ! Comment était-ce possible ?! Il est si jeune ! Bientôt je ne le verrais plus, je ne pourrais plus le voir lorsqu'il devenait l'être gentil que j'aimais et auquel je m'étais plus que attachée ! Je n'entendrais plus le son de sa voix, ni même ne le croiserait ! Je ne pouvais pas y croire, c'était impossible ! Un mauvais rêve, n'est-ce pas ?!

Je sentis les larmes me montaient aux yeux mais je ne voulais pas pleurer, je voulais attendre d'être seule pour pleurer ! Pas devant lui ! Ou il s'en voudrait surement de m'avoir tout dit mais je l'avais cherché ! Il avait eut raison, tout à l'heure de dire qu'il me ferait souffrir en me disant tout ! J'aurais dû l'écouter mais en même temps comment est-ce qu'il pouvait garder ça pour lui seul ?! J'aurais aimé être en mesure de parler mais s'était impossible, je me contentais de l'écouter... Il rajouta qu'il ne s'amuserait pas à me mentir sur ça... Je le savais mais j'aurais tellement espérée le contraire ! Compter sur mon soutien ?! Je n'étais pas prête de le laisser maintenant ! Je le regardais toujours puis il reprit rapidement que je devais oublier se qu'il venait de dire, qu'il ne voulait pas m'impliquer dans ça, c'était son problème... Il disait n'importe quoi ! Maintenant que je savais, je ne pouvais plus faire comme si j'ignorais tout ! J'étais forcément impliquée !

-Maintenant que je sais, je suis forcément impliquée ! Tu crois que je vais t'éviter à cause de se que tu viens de me dire ?! Je veux rester avec toi et c'est se que j'ai l'intention de faire !

Répondis-je une fois que j'étais en mesure de parler, même si ma voix n'était que chuchotement ! C'était le mieux que je pouvais faire pour pouvoir aligner trois mots ! Je venais de remarquer qu'il souriait un peu ! Comment pouvait-il sourire dans un moment pareil ?! Autant avant il ne souriait jamais là, je trouvais que se n'était pas vraiment le bon moment ! Il était amusant lui, comment pouvais-je changer de tête alors que j'avais toujours du mal à l'accepter, je ne l'accepterais jamais surement ! J'aurais préféré devoir le supporter pour toujours et pas seulement pour quelques semaines, quelques mois ou je ne sais combien de temps qui de toute façon ne sera pas assez longtemps ! Oui, moi aussi je finirais par mourir mais, à moins d'un accident ou je ne sais quoi, j'étais encore censée avoir la vie devant moi ! Lui non ! Il se savait condamné...

-Si c'est ça la vie alors elle ne sert à rien ! Pourquoi te reprendre la tienne si tôt ?!

Je luttais toujours contre mes larmes mais plus les secondes passaient, plus je savais que se qu'il m'avait dit été vrai ! Je ne pouvais plus me retenir, temps pis, je craquais et laissais les larmes venir en lui parlant ! Je savais très bien qu'il pouvait me dire que s'était comme ça et pas autrement sauf que je ne voulais rien entendre ! Dans un geste rapide et surement stupide, je me penchais et me rapprochais de lui afin de le prendre dans mes bras comme j'avais l'habitude avec mes amis qu'on se prenne dans les bras lorsque ça allait mal ! Temps pis si il me repoussait... Le simple fait de sentir qu'il était toujours là me réconforta un peu, il était toujours là... Pour l'instant !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Mes efforts pour lui faire prendre conscience qu’elle avait tort de se raccrocher à moi lui déplaisaient et tombaient littéralement à l’eau. Pourquoi je ne m’y étais pas attendu ? Lorsque je l’observais à la dérobé, je pouvais noter ses réactions et force était d’avouer qu’elle possédait une détermination sans faille. Elle voulait tout savoir. Mais en l’occurrence pour ce qui me concerne, je sais très bien que l’histoire ne connaitra pas de happy end. Sachant cela, je ne souhaitais pas pourtant la blesser mais c’est inévitablement ce qui va se produire. Parce que l’issue à mon problème sera de finir entre quatre planches six pieds sous terre. Sauf qu’elle n’est pas prête à l’entendre. Est-on un jour prêt pour faire face à la mort ? Je le suis, tant que les autres resteront loin de moi. Personne me regrettera. Mais une partie de moi est convaincue qu’Halay pourrait me convaincre d’essayer de me battre plus longtemps. Mon quotidien – pour un ado comme moi – pourrait être comme celui de millions de personnes, sauf qu’avec mon problème, il consistait déjà à avaler une quantité astronomique de médicaments. Ce que tout le monde ignorait bien évidemment. Croisant son regard, je marquais un temps d’arrêt alors qu’elle semblait résolu à laisser tomber. L’avais je convaincu ? J’en doutais fortement. Peut être tout simplement voulait elle me laisser cogiter et m’assommerait elle de question un peu plus tard.

Naïvement, j’avais toujours espéré que le jour de ma mort personne ne s’apercevrait de mon absence et même que personne ne se poserait de question. Sauf que j’avais tors. Au moins une personne s’en souciera. Elle. Parce qu’elle était observatrice et que même si en général personne n’osait s’aventurer à me parler, elle ne m’ignorait pas. Une fois de plus j’étais partagé. J’appréciais sa présence et le fait de pouvoir compter pour elle et en même, je savais que c’était très dangereux, pour elle. Car en définitive, elle serait celle qui souffrirait le plus, le jour de ma disparition.

Je préférais ne pas relever ses propos. On y reviendrait bien à un moment. Un rappel à l’ordre me transperça. Je sus alors que ma vie ne serait peut être pas aussi longue que je l’avais espéré. Une fois de plus, j’avais peine à suivre les conseil de mon médecin. Mais lui ne savait pas ce qui se passait entre ses murs. Et finir alité dans un lit d’hopital ne m’était pas envisageable. Oui j’avais un problème. Mais puisqu’aucun neurochirurgien ne tenterait mon opération à quoi bon m’hospitaliser. Autant que je finisse ma vie entre ses murs. Et ce même si un jour, ça serait mes compagnons de chambrée qui me découvrirait sans vie. Pourtant, j’espère sincèrement que ça ne sera pas eu qui feront cette découverte. La douleur qui m’étreignait commençait à peine à s’estomper. Cette sensation était terrible, incontrôlable, foudroyante, tant et si bien que généralement d’autres manifestations physique se produisait. Les larmes s’accumulaient sur mon visage, la crispation de mes muscles en était à un tel que je me demandait si un jour je n’allais pas tout simplement exploser. Pourtant c’est une sensation incendiaire qui irradia mon bras qui me permit de me calmer. Je la sentais si proche que ce fut mon cœur qui en rata un battement. Rouvrant les yeux, elle était là. Je lisais clairement son inquiétude dans son regard. D’ailleurs, elle ne comptait pas me laisser me dérober cette fois ci. Tout lui dire serait plus douloureux pour elle que pour moi. Mais surtout, c’était la culpabilité qui me rongerait jusqu’à mon dernier souffle. Comment pouvais je lui faire porter un tel fardeau ? Peut être parce que je l’appréciais plus que j’osais me l’avouer, me lança une petite voix dans ma tête.

Ce fut alors que mes lèvres s’activèrent, expliquant avec lenteur ce qu’elle voulait savoir. Même si au départ tout restait flou, je savais qu’elle comprendrait vite l’essentiel. Parce qu’elle était très loin d’être idiote. Mais surtout qu’elle faisait attention à des détails comparativement aux autres occupant du manoir. Elle semblait garder un œil sur moi, comme j’ai également tendance à le faire. Une idée me traverse pourtant l’esprit. Elle est l’unique personne à qui je pourrais me confier, sur mes douleurs, mon mal de vivre et toutes ses sensations qui me traverse. Peut être même pourrait elle m’aider à dissimuler mon secret. Parallèlement, je m’en veux de l’embarquer dans ma misérable vie. Elle n’a pas à vivre avec un tel poids sur les épaules. L’impliquer dans cette histoire serait terrible. Aurait elle la force de mentir continuellement sur mon sujet ? Je connais déjà la réponse mais sa force me trouble. En face de moi, elle me dit qu’elle ne comptait pas m’abandonner. Rester à mon coté. Etait elle devenue folle ? J’étais sure qu’elle souffrirait au final. Serait ce expressément ce qu’elle recherchait ?

« - Tu ne devrais pas. Toi, tu as toute ta vie… moi, je suis condamné. Pourquoi veux-tu rester près de moi, tout en sachant maintenant qu’il n’y a jamais de happy ending ? Je ne t’incomberais pas cette souffrance… ça ressemblerait à du suicide. »

Elle pouvait ne pas comprendre mon point de vue. Et même si j’appréciais sa détermination. Qu’elle soit près de moi. Qu’on se parle comme deux être humains capable de conversation, sans cris, ni heurts, je refusais de la voir souffrir. Car elle n’y était strictement pour rien. Elle méritait d’être heureuse et moi, je noircissais son existence avec mon histoire. Ce fut pourtant une autre pensée qui me traversa et lorsque je lui en fis part, un demi sourire se dessina sur mon visage. Mais elle, au bord des larmes, n’appréciait pas vraiment mon humour souvent morbide. En même temps, je songeais que mon humour était la seule chose qui ne me permettait encore d’être debout. Ma fin approchait. Mon échéance était plus proche que celle des autres. Mais tout le monde mourrait un jour. Alors que ça soit demain ou dans 50 ans qu’est ce que ça changerait ? Une fois mort, se souvenait on de notre vie ? Une question qui me turlupinait. D’ailleurs qui avait-il après la mort ? Le néant ? L’entendant me poser une question, je ne savais quoi lui répondre. J’étais à court de mots tout à coup. Son regard plein de larme me brisait petit à petit. J’avais l’impression de me déchirer de l’intérieur à mon tour.

« - Je ne sais pas. Peut être que je n’étais destiné à survivre à l’accident de ma famille. Et que maintenant Dieu a décidé de me le rappeler… » soupirais je, sans savoir un quelconque Dieu existait. J’allais mourir et je devais faire avec. Elle aussi. Mais c’était ce qui me faisait le plus mal.

Ce genre de situation était toujours pesante. Cette discussion était éreintante et pourtant, je restais calme. Comme si elle absorbait toute ma colère et qu’elle dégageait en moi, ce calme déroutant. Etrangement, je n’avais envie de la fuir. Même si la situation était complexe, sa présence me faisait un bien fou. Je la vis finalement succomber à ses larmes avant de venir m’enlacer. L’espace d’un instant, je marquais une hésitation avant de finalement répondre à son étreinte. Je fermais alors les yeux, laissant mon corps s’éveiller au contact du sien mais aussi, de noter chaque particularité de son odeur, de son parfum. Qui savait combien de temps j’aurais le droit à me retrouver dans ses bras.

« - Ne sois pas triste… » soufflais je si bas pour la réconforter un petit peu. « Je suis encore là. »

Ça ne serait pas suffisant mais c’était un début non ? Je remontais alors ma main dans ses cheveux, les caressant tendrement d’un geste apaisant. Avec ce qu’elle venait d’apprendre, j’étais conscient qu’il lui faudrait du temps pour tout encaissé. Je ne l’empêcherais jamais de s’éloigner de moi si elle le voulait. D’ailleurs ça serait la meilleure décision qu’elle pourrait prendre. Mais il y avait aussi cet autre partie de moi, qui aurait mal, parce que par je ne sais qu’elle raison. J’étais attaché à elle. Chacun de ses regards me mettait à l’aise et j’avais l’impression d’être en phase avec elle. Comme si elle et moi, étions destinés à quelque chose dont j’ignorais encore tout pour le moment.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Pour une fois j'abandonnais, je savais qu'il ne me dirait rien quoi que je dise ! Je n'arriverais pas à le faire changer d'avis pour le moment -mais j'y reviendrais ! C'était sur ! Il pourrait continuer à me dire se qu'il voulait je finirais bien par savoir... Il ne pourrait pas me le cacher indéfiniment. Puis si j'abandonnais maintenant, peut-être se déciderait-il à me parler de lui même plus tard sans que je n'ai besoin, pour ça, de lui poser une tonne de questions auxquelles je n'aurais surement pas de réponse à moins qu'il soit décidé à tout m'avouer... Je savais qu'il pouvait m'avouer n'importe quoi, je continuerais de rester près de lui. Mais si, justement, il voulait m'éloigner ?! Si c'était le cas, il n'avait qu'à me faire comprendre clairement que ma présence le gênait et je partirais ! L'observant toujours chaque fois que je le croiserais mais sans aller lui parler... Si j'étais capable de rester loin de lui sans lui parler, bien sur mais ce n'était même pas sur !

Après se que je venais de voir, il devait me dire se qu'il avait ! Personne, n'avait jamais d'aussi violent maux de tête soudain ! J'avais déjà songé à bons nombres de choses le concernant mais jamais je n'avais pensé à se qu'il allait me dire... Je m'étais rapprochée de lui pour lui faire comprendre que je resterais avec lui malgré tout ! Je n'imaginais pas que le simple contact de ma main sur son bras le fit réagir ainsi... J'attendais que sa douleur semblait se calmer avant de repartir avec toutes mes questions ! Je savais au fond de moi que se n'était surement pas le bon moment pour lui poser des questions alors qu'il aurait peut-être besoin de calme ou de se reposer après cette douleur mais je savais également que si je le laissais là, maintenant, il risquait de m'éviter pour ne plus que j'ai l'occasion de lui poser mes questions...

Il commença à me parler, m'expliquant des choses qui avait un rapport -sans que je ne le sache- avec se qu'il cachait ! Il avait raison, j'étais loin d'être prête à entendre ça ! Je m'étais pourtant préparée à toutes sortes d'annonces mais pas celle-ci, non ! Comment, pendant l'espace d'une minute, aurais-je pu penser qu'un être qui paraissait en aussi bonne santé, qui était si jeune, ne serait bientôt plus de ce monde ?! Je n'y croyais pas, jusqu'à se que je comprenne que malheureusement c'était vrai ! Je réussissais même à comprendre -un peu- pourquoi il évitait les gens... Il voulait leur éviter de souffrir ! Mais en même temps comment pouvait-il vivre cette épreuve seul ?! Il savait qu'il allait bientôt mourir et pourtant il était seule ! Totalement seul ! N'avait-il donc pas besoin de réconfort auprès de ses amis ?! Il ne voulait pas m'embarquer dans ses problèmes ?! Il était trop tard ! Je ne le lâcherais plus maintenant, oh non ! J'avais bien trop peur du jour où je ne pourrais plus le voir, l'entendre, lui parler... Je voulais profiter des moments que je pouvais passer avec lui qu'il soit ou non du même avis que moi ! J'étais restée un bon moment silencieuse, incapable de parler ou de bouger ! Jusqu'à se qu'enfin j'arrive à lui dire que je resterais avec lui, que je ne le laisserais plus tranquille ! Si il en avait marre de moi avant parce que j'étais trop avec lui, là il allait encore en avoir plus marre puisque je ne le lâcherais plus du tout ! Pourquoi je voulais rester près de lui ?! Parce que j'étais incapable de faire le contraire ! J'aimais trop être avec lui ! J'étais attirée par lui, je savais que si je ne profitais pas des moments passés avec lui pendant que je le pouvais, je m'en voudrais toujours ensuite -même si j'espérais toujours qu'il trouve une solution pour échapper à une chose inévitable !

-J'ai envie de rester avec toi, c'est tout ! Peu importe comment ça finira ! Si tu veux vraiment que je parte, dis-moi que tu me déteste, que ma présence te gêne, que tu ne veux plus me voir et là... Je te laisserais, peut-être, tranquille !

J'espérais qu'il n'irait pas jusqu'à me dire ça pour que je parte mais si c'était vraiment se qu'il voulait... D'une façon ou d'une autre je finirais bien par lui faire comprendre que je désirais plus que tout rester avec lui jusqu'à... la fin ! Que même si je savais que ça me serait douloureux, je savais aussi que rester loin de lui me serait douloureux et que quoi qu'il arrive j'aurais mal !

Pourquoi souriait-il ?! Habituellement, j'aurais donné beaucoup pour le voir sourire mais là, je trouvais que le moment n'était pas approprié ! Il était même très loin de l'être ! Je luttais depuis quelques minutes contre mes larmes, je ne voulais pas pleurer mais je savais que je ne tiendrais pas éternellement ! Ma question était idiote mais je l'avais dite sans vraiment m'en rendre compte ! Elle lui était adressée, sans vraiment l'être ! Cette question, n'attendait pas vraiment de réponse... J'aurais voulu hurler que non, il devait rester ici avec nous tous, dans cet endroit mais je n'étais pas en mesure de hurler. Je laissais donc, sans rien répondre ! Il devait y avoir une solution non ?! Il ne pouvait pas partir comme ça ! Quand ?! Dans combien de temps ?! Et si ce moment était le dernier qu'il passerait avec moi ?! Non je refusais de croire une chose pareil ! Des moments où l'on discutera, il y en aura d'autres ! Beaucoup d'autres !

Je ne pouvais pas retenir mes larmes plus longtemps... Dans un geste -peut-être stupide- j'allais me mettre dans ses bras ! Je le senti hésiter avant qu'il ne m'enlace à son tour...J'avais eut peur qu'il ne me repousse mais il ne l'avait pas fait ! En cet instant, j'étais bien malgré les larmes ! Je me sentais mieux dans ses bras... Je l'entendis me dire doucement de ne pas être triste, qu'il était encore là ! Oui il l'était mais pour combien de temps ?! Je devais répondre ?! Pour lui dire quoi ?! Que jamais je ne supporterais de ne plus le voir ?! Le sentir prés de moi ?! L'entendre me parler ?! Je ne pouvais pas ! Ça laissait entendre beaucoup plus de choses qu'il n'y paraissait ! Je senti qu'il me caressait les cheveux... Serait-ce la seule fois où j'aurais le droit d'être si proche de lui sans qu'il ne me repousse ?! Est-ce qu'il me laissait dans ses bras cette fois-ci pour ensuite me dire qu'il ne voulait plus me voir ?!

-S'il te plait, laisse moi rester avec toi le temps que c'est possible !

La seule chose que je réussis à prononcer et qu'on pouvait comprendre malgré les larmes !

▌Chambre : N°1 Messages : 53

La révélation n’était jamais chose aisée à faire. Pourtant, je venais de lui livrer, ce avec quoi je vivais depuis plusieurs mois. Ma vie était un fardeau pour les autres. Et je refusais de la voir s’attacher à moi pour les derniers instants qu’il me restera à vivre. Ok, sa présence me ferait du bien et me permettrait de penser à autre chose. Mais ça ne durera que jusqu’à mon départ. Qu’adviendrait il d’elle, après ça ? Je ne voulais pas y penser. L’image d’Halay dévastée parce que je n’étais plus là, me faisait mal. Elle état forte et s’en remettrait, j’en étais convaincue. Sauf que je refusais qu’elle soit mise en danger. Ce qu’elle ne semblait pas comprendre. Sa présence avait un double effet sur moi. Bon et mauvais à la fois. Elle me poussait dans mes retranchements m’obligeant à me mettre en danger. Et le bon, c’était que je pouvais être moi-même. Je n’avais plus rien à cacher puisqu’elle savait le principal. Enfin… il y avait toujours un ou deux secrets caché dans un tiroir. Sa présence ne m’énervait pas comme celle des autres. Même si elle était près de moi, je ne me sentais pas obligé de faire la conversation. Les silences n’avaient rien de pesant ou de douloureux. Certes, ils étaient parfois insupportable mais c’était avant que j’en vienne à lui avouer mon secret.

Qu’elle veuille rester de moi, ne me plaisait. Pouvais je lui dire que je ne voulais plus de sa présence dans ma vie ? En lui disant, je n’avais aucune idée de comment les choses pourraient tourner et c’était bien ce qui m’inquiétait. Et si elle répétait ça à tout le monde ? Je serais dévisagé et deviendrait la cible de tous les regards. Non, c’était hors de question, que tout le monde apprenne ce qui m’arrivait. J’haussais un sourcil à sa remarque, suspicieux.

« - Tu ne me laissera pas tranquille. » répondis je en la regardant. « Tu es une fille adorable, sensible, douce, spontanée, intuitive… c’est juste que ne veux pas lire cette souffrance dans tes yeux. Que tu sois triste, malheureuse… ou que sais je encore… je ne t’empêcherais jamais de rester si c’est ton souhait. Personne ne te demande de supporter mon fardeau. »

Peut être ne comprendrait elle pas tout. Elle était si près de moi que j’avais moi-même du mal à comprendre tous les changements qui s’opéraient entre nous. Sa main sur mon bras m’avait procuré cet effet d’embrasement. Et parfois dans son regard, j’avais l’impression qu’elle savait déjà tout ce que j’avais à lui dire. Mon sourire était bien sur sarcastique. Franchement, je devais être le seul à me comprendre autant sur ce point. On finissait tous par mourir un jour. Que ça soit tôt ou tard, qu’est ce que ça changerait ? Bien sur, elle n’était pas de cet avis et me le faisait bien comprendre. Son regard envahit de larmes me prévenait de la souffrance qu’elle ressentirait le jour où je ne serais plus de ce monde. Ainsi, lorsqu’elle se jeta dans mes bras, je ne vis pas l’occasion de la repousser. De plus, son contact possédait quelque chose de rassurant. Nous étions vivants. Ainsi n’avions nous pas la chance et de devoir de profiter de la vie. De chaque instant dont nous disposions ? C’était peut être un peu trop optimiste. Parce que je partirais bien avant elle. Mes doigts glissaient dans ses cheveux et ses larmes humidifiaient ma chemise. Je m’en moquais totalement mais ce dont je n’oublierais jamais, c’est combien son contact m’était nécessaire.

« - Tous les prétextes sont bons pour me faire flancher hein ? » me reculais je légèrement avec un trace de sourire furtive sur les lèvres. « Je trouve toujours que c’est une mauvaise idée. Mais je ne ferais absolument rien pour t’empêcher d’être près de moi, si c’est ce que tu désires… »

Parce qu’ensemble, on pourrait mieux se connaitre mais aussi parce que Halay avait de la conversation. Pas comme tout les ados de l’orphelinat. Je passais alors mes doigts sur son visage, effaçant ses larmes qui roulaient une a une sur ses traits.

▌Chambre : N°1 Messages : 344

Est-ce que quelqu'un avait déjà imaginé que s'était ça qu'il cachait ?! Qu'il était malade ! J'avais vraiment beaucoup de mal à le croire même si je savais au fond que c'était vrai... Une partie de moi espérait un miracle, un vrai ! Bien sur je savais aussi que ça n'arriverait surement pas mais... je voulais espérer sinon je savais que je tiendrais jamais ! Il semblait partagé entre me laisser rester avec lui et l'envie de m'éloigner... Croyait-il vraiment que j'avais l'intention de m'éloigner alors que je venais d'apprendre... ça ?! Je serais d'autant plus présente, je voulais profiter de chaque instants qui me serait donné en sa compagnie... Sachant qu'ils seront comptés...

Je lui laissais le choix, enfin si on voulait ! J'essayerais quoi qu'il puisse me dire de rester avec lui mais je lui disais quand même que si il voulait réellement que je m'éloigne de lui, il suffisait qu'il me le dise clairement. Qu'il me dise qu'il me détestait, qu'il n'aimait pas que je sois là, que je le gênais... Se serait la seule solution, je pense, pour me convaincre que rester avec lui serait vraiment mauvais pour moi ! Si il ne m'aimait pas, à quoi bon rester ?! Qu'il me fasse comprendre que j'aimais il ne m'aimerait et je partirais, peut-être... Bien que je savais qu'au moins il devait m'apprécier. Je ne savais pas comment je le savais mais je le savais c'était tout ! Je le comprenais d'une certaine manière sans qu'il n'ait besoin de rien me dire, je le comprenais quand j'avais envie de le comprendre ! Peut-être nous ressemblions-nous plus que se que je ne pensais ?! Bref, j'espérais tout de même qu'il n'irait pas dire se que je lui avais demandé. J'espérais qu'il ne saisirait pas la chance de m'éloigner aussi facilement qu'en répétant mes mots... Il me répondit en commençant par me dire que je ne le laisserais pas tranquille... il avait tout comprit ! Il poursuivit en... me complimentant ! Ou en me décrivant si vous préférez ! Comme ça, il pensait réellement tout ça de moi ?! C'était plutôt plaisant à entendre... Même si je n'étais pas tout à fait en mesure de réagir à se qu'il me disait... Habituellement j'aurais rougis ou je ne sais quoi, là la seule chose qui m'importait s'était de savoir si il voulait ou non de ma présence !

-Je serais bien du moment que tu es avec moi ! Ne t'occupe pas de se qui arrivera... après ! Essaye simplement de te dire que maintenant tu peux te confier à moi, me parler... Je le supporterais avec toi maintenant !

J'avais essayé de tenir le plus longtemps possible sans pleurer ! Je ne voulais pas qu'il me voit pleurer mais s'était impossible ! Je m'étais alors mise dans ses bras afin de le sentir contre moi et de pleurer pour évacuer tout se que je pouvais ressentir ! Quand il avait eut mal à sa tête, qu'est-ce que j'aurais fais si je n'avais pas prit sur moi pour éviter d'avoir peur au point de partir ou de ne pas revenir sur se qu'il avait ?! Est-ce que j'aurais été capable de réagir comme une lâche et de le laisser là, une fois la douleur passée ?! Non ! J'espérais que je ne pouvais pas être comme ça ! Puis pourquoi je pensais à ça maintenant ?! J'avais la chance de me retrouver dans ses bras sans qu'il ne me rejette, je devais en profiter autant que cela était possible !

Je restais ainsi un moment qui me sembla trop court à mon goût ! Je lui demandais de me laisser rester avec lui... Puis il se recula légèrement de moi, me disant que tout les moyens étaient bons pour le faire flancher ! Oh surement oui ! Je le regardais, cessant peu à peu de pleurer -je réservais ça pour quand je serais seule- sentant qu'il essuyait du bout de ses doigts mes larmes qui coulaient encore... Mes joues étaient humides, sa chemise aussi, si quelqu'un arrivait, quelqu'un que lui ou moi connaissait, qu'est-ce que je dirais ?! Pour quelles raisons est-ce que je pourrais être en train de pleurer alors que lui et moi étions censés à peine nous connaître ?! Pourtant je connaissais une chose sur lui, que presque personne ne connaissait ici ! Bref, me reculant -pour me mettre comme avant que j'aille dans ses bras- je le regardais, ayant pratiquement arrêter de pleurer même si quelques larmes venaient toujours... Je ne savais pas quoi dire... Comment avoir une discutions normale maintenant ?! Comment le sujet de conversation ne pouvait pas tourner seulement autour de ça ?!

-Combien de personnes savent pour... ça ?!

Demandais-je alors doucement, histoire de savoir si je ne pouvais réellement en parler avec personne d'autre que lui ! Bien que je n'avais pas l'intention d'aller le dire à tout le monde mais est-ce que je pourrais être "normale" avec mes amis alors que je devais leur cacher ça ?! Comment j'allais sourire ou rire en connaissant une chose pareille ?! Bien sur j'étais heureuse qu'il ait assez confiance en moi pour partager ça avec moi && jamais je ne le trahirais en allant le raconter à n'importe qui dans l'orphelinat...

▌Chambre : N°1 Messages : 53

Etais je en train de perdre l’esprit ? Lui révéler mon secret, c’était la faire souffrir mais pas uniquement. C’était également le moyen pour qu’elle ruine toute mon existence. Comment je pouvais lui avoir tout servit sur un plateau d’argent ? J’avais généralement du mal à poursuivre une conversation avec les jeunes de mon âge. Ils étaient bien souvent focalisés à rendre la vie infernales aux autres élèves ou encore à trouver un moyen de sortir d’ici. Jamais je ne parlais de moi. D’ailleurs, personne n’était apte à dire qui j’étais réellement. Régulièrement j’entendais des chuchotements sur mon passage mais ça faisait longtemps que j’avais décidé de ne plus y prêter attention. Pourtant, Halay savait tout dorénavant. Elle était une des rares personnes dans le secret. Pourquoi, j’avais eu le cran de lui révéler ?

Surement parce qu’elle ne t’as jamais regardé avec dédain comme les autres. Qu’elle semblait plus curieuse qu’autre chose. Et surtout parce qu’il existait entre elle et moi, cette étrange connexion, si difficile à décrire, mais impossible d’y échapper. Parfois lorsque nos regards se croisaient j’avais l’impression qu’elle m’apportait une nouvelle bouffée d’oxygène. Quelque chose de rare et d’incroyable, ce qui me rendait vivant. Cette pensée me faisait souvent sourire, lorsque je pensais à mon état de santé désastreux qui n’irait pas en s’arrangeant. De par mes propos, je tenais juste à la rassurer que je n’étais pas d’accord avec son idée mais que je n’irais pas à l’encontre de ce qu’elle voulait. Mais une nouvelle fois, elle tenta de me convaincre de ne pas penser au futur, de ce qui se passera pour elle. Je secouais négativement la tête.

« - Je sais que tu veux m’aider… » soupirais je. « Mais de toi à moi, je ne suis pas celui qui souffrira pour les 60 prochaines années. Et ça, je ne me le pardonnerais jamais. » m’arrêtais je en accrochant son regard. « Vivre au jour le jour, ça n’est pas simple. Aujourd’hui je vais plutôt bien… mais qu’en sera-t-il, lorsque tu me verra faire un malaise pour le première fois ? ou que je deviens si odieux que tu ne voudras plus me voir ? Tu vois, cette tumeur… me fait énormément de tors… parfois, je préfère être oublié de tout le monde. J’ai moins d’une année complète Halay… chaque jour est un sursis. »

Mon but n’était pas de lui faire de la peine. Lui enseigner la réalité de ce qu’elle aurait à affronter chaque jour à mon coté. Ce qui n’était guère plaisant. Parce que je risquais de la blesser sans le désirer. Et que pour ma part, mes souvenirs en restait inexistant voir très flous. C’était majoritairement la tumeur qui réagissait mais comment l’expliquer sans paraître complètement dingue ?

La serrant contre moi, je vois très bien qu’à cette révélation, elle prend pleinement conscience de ce que cette maladie est en train de me faire. Elle me vide littéralement, m’amène lentement sur mon lit de mort, me traine jusqu’au caveau où je reposerais avec mes parents et ma sœur. C’est loin d’être le moment le plus agréable sur terre. Dans un geste apaisant et plein de tendresse, mes doigts glissent dans ses cheveux et je la rassure avec mes mots. Je ne sais pas si ça sera efficace mais j’aurais au moins eu le mérite d’essayer. Qui aurait pu penser qu’un jour la petite Halay et moi, on finirait par s’entendre ? Ma tentative d’humour tomba bien évidemment à l’eau. Elle était bien trop bouleversée pour y faire attention. Je me reculais alors légèrement en répondant à sa question cette fois ci. Mes doigts glissèrent alors sur son visage pour effacer ses larmes. Je notai alors la distance qu’elle ne tarda pas à remettre entre nous, en reprenant sa place.

Qui était au courant ? Bien peu de monde. Même la directrice ne connaissait pas exactement l’ampleur de ce que je vivais. Mon médecin avait eu la bonté de lui asséné que le secret médical ne pouvait être dévoilé. Je déglutis difficilement puis repliait mes jambes contre mon torse, appuyant ma tête contre cet arbre comme un peu plus tôt. Je la tournais alors légèrement vers elle.

« - Il y a mon médecin… notre frigide et bien aimée directrice, mais elle ne sait pas exactement de quoi je souffre… et nous deux… »

Dans un sens, peut être me demandait-elle ça pour ne pas faire de gaffe. Je ne savais guère. Tout était très complexe. Je pense qu’elle avait comprit qu’avec le temps, elle ne pourrait se confier à personne et c’était une chose avec laquelle je me débattais. Comment pourrait elle supporter de garder ça pour elle, alors que moi je me débattais avec ce secret depuis des mois.

« - J’apprécie… ton dévouement… mais es-tu bien consciente de ce que représente mon secret par rapport aux autres ? Je ne veux pas t’arracher à eux. Etre le mouton noir… qu’ils t’excluent de leur cercles d’amis. Tu peux avoir une vie. Je pense que tu devrais en profiter… » poursuivis je, en craignant sa réponse. Parce que si une part de moi votait pour cette option, l’autre souffrait rien qu’à l’idée de l’imaginer s’éloigner de moi. Et pourtant qu’avait on en commun ? Quel attachement ressentais je vis-à-vis d’elle ? Eprouvais je quelque chose de plus intense qu’une attirance physique à son égard ? Mon regard heurtant le sien, je sus que même en ne disant rien, Halay m’aurait atteint de toutes les façons inimaginable. Car quelque chose en elle me bouleversait, comme je l’avais rarement été.